Nous avons atteint un record de chaleur ce mardi 15 septembre. Même s’il ne faut pas confondre météo et climat, ces températures records doivent nous alerter, estiment les climatologues. Ces pics de températures extrêmes se répètent et ont déjà des conséquences importantes sur notre pays et sur le monde.
"Cet été, on a trop peu parlé des 1500 décès supplémentaires à cause de la canicule. Les changements climatiques, ce sont aussi les incendies de forêt que nous connaissons actuellement en Californie, des inondations, des sécheresses. C’est en fait la terre qui devient moins habitable", déclare le climatologue Jean-Pascal Van Ypersele sur le plateau de "Questions en Prime".
Pour Xavier Fettweis, climatologue à l’Université de Liège, si l’on ne fait rien, le niveau de la mer va aussi grimper de près d’un mètre en 2100. C’est quelque chose qui va nous impacter très fortement.
Et selon Frank Pattyn, glaciologue à l’ULB, même un faible niveau d’augmentation du niveau de la mer aura un impact. Nous connaîtrons chez nous, plus de tempêtes avec des dégâts plus importants.
Réchauffement naturel ou lié à l’activité humaine ?
La terre connaît et a connu des changements de température tout à fait naturellement. Mais depuis la seconde moitié du 20e siècle, ce cycle naturel semble fortement bousculé.
"Le climat varie parce que la distance entre la Terre et le soleil varie et que l’ensoleillement varie mais ce sont des changements qui s’effectuent sur le très long terme, explique Xavier Fettweis. Par rapport à la dernière glaciation, nous avons gagné 5 degrés en 20.000 ans. Ici, on prévoit plus 5 degrés mais sur une période de 100 ans".
Une augmentation de température qui, si elle se confirme faute de changement d’attitude, verra disparaître tous les glaciers d’Europe, ajoute Frank Pattyn.
Pourtant éviter ces scénarios est tout à fait possible. Il n’y a pas de fatalité selon Jean-Pascal Van Ypersele.
"L’accord de Paris vise à limiter cette augmentation de la température à 1,5 à 2 degrés. Nous connaissons déjà une augmentation de la température mais on peut éviter les 4 ou 5 degrés de hausse. Il est encore temps d’agir. L’Europe doit montrer l’exemple et tout le monde peut agir", conclut le climatologue.