La Coupe du monde au Qatar, c’est fini. Après des années de polémique, cet évènement aussi bien attendu que décrié est derrière nous et l’heure est au bilan. Pour en parler, François Heureux s’est entretenu dans Matin Première avec Jean-Baptiste Guégan, géopolitologue, professeur d’histoire et auteur du livre "Atlas géopolitique du sport".
Pour l’expert, ce Mondial aura finalement été une réussite, malgré les polémiques. "Sur le plan de l’organisation et de la sécurité, cela s’est bien passé car on attendait plus de complications. Quant au sportif, on a eu des beaux matches et les stades étaient pleins. Contre toute attente, cela s’est bien déroulé, la satisfaction prime".
Les affaires de corruption, le sort des travailleurs ou encore les questions climatiques ont-elles eu un effet sur la compétition ? "Il y a eu un impact en affectant le début du Mondial, jusqu’à ce que le ballon a commencé à rouler. Les médias ont ensuite axé une bonne partie de leur traitement sur la question sportive et non plus sur le reste. Les ONG ont été invisibles sur les trois dernières semaines".
Existe-t-il un avant et un après pour le Qatar après l’organisation de cette Coupe du monde ? "Le pays sort vainqueur de cette stratégie. Ce Mondial était la cerise sur un gâteau qui correspondait à l’usage du sport depuis vingt ans. Il y a fort à parier qu’ils voudront organiser les Jeux d’été en 2036. Ils ont montré au monde ce qu’est Doha. Tout le monde sait situer le Qatar, c’était le premier objectif. En douze ans, ils ont investi plus de 200 milliards d’euros dans l’amélioration de Doha et du pays. Désormais, ils seront moins visibles, il n’y aura plus de manifestation importante avant une décennie sur le sol qatarien mais c’est une réussite manifeste, et ça, personne ne peut le contester".