Interrogée sur La Première, la députée fédérale Sofie Merckx (PTB) demande que les autotests de dépistage du coronavirus deviennent gratuits. Dans la pratique quotidienne de ses consultations comme médecin, elle constate que "les gens sont fort seuls quand ils sont contaminés", et que certaines personnes vont travailler alors qu’ils sont malades. "Quand vous êtes en quarantaine, vous tombez à 70% de votre salaire, les gens ne savent pas suivre".
Le parlement débat ces jours-ci de l’obligation vaccinale. Le PTB est contre, explique-t-elle : "On va mettre en prison les gens qui ne sont pas vaccinés ? Ou on va les emmerder comme dit le président français Macron ? L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) le dit : il faut convaincre les gens, et pas les contraindre. On a besoin que les gens soient unis, on n’a pas besoin de davantage de polarisation".
Sofie Merckx regrette que l’approche des autorités dans la crise sanitaire soit trop éloignée du terrain. "Il faut faire de la prévention une priorité. Quand il y a une contamination dans une famille, ça sert à quoi d’avoir des agents qui s’occupent du tracing en téléphonant aux gens depuis un call-center à Bruxelles ? Ce qu’il faut c’est qu’il y ait des gens qui vont dans les quartiers voir où les gens sont infectés et quelles sont les difficultés : où ne porte-t-on pas de masque ? Où sont les clusters ? Ce n’est pas avec des call-centers bureaucratiques à Bruxelles qu’on va résoudre ça".
Il faut lever le brevet sur le vaccin
La députée PTB explique que la population est très méfiante vis-à-vis de la vaccination : "Une dose, deux doses, trois doses, il faudra combien de doses et cela donne des milliards d’euros aux firmes pharmaceutiques". Il faut lever le brevet sur le vaccin afin d’en faire un bien public mondial, demande-t-elle. "L’OMS le dit, aucun pays ne sortira de la pandémie avec des vaccins boosters. Ce qu’il faut c’est une approche globale".
Le pass sanitaire n’est pas la solution non plus, selon la députée : "On n’est pas du tout sorti de la pandémie avec le CST".
Le projet d’un baromètre du coronavirus sera discuté au sein du prochain Comité de Concertation. Sofie Merckx se dit "sceptique : le virus évolue, mute constamment". Elle reproche au gouvernement de "toujours écouter la FEB : quand les organisations patronales demandent de lever les quarantaines et d’arrêter les tests, c’est fait du jour au lendemain".