Le projet de Gustavo Dudamel fait appel à la réalité virtuelle, de plus en plus utilisée dans les jeux vidéo, mais aussi dans de nombreux musées et sites archéologiques. L’objectif, faire vivre au spectateur une expérience musicale unique, une véritable immersion au sein d’un orchestre, mais également à l’intérieur d’un instrument de musique ou d’un atelier de lutherie.
Une nouvelle manière d’assister à un concert en pleine pandémie
Annoncé ce 15 septembre, en pleine pandémie de coronavirus, ce projet "prend plus d’importance que jamais" à cause des restrictions sanitaires qui limitent l’accès du public aux concerts, comme l’a souligné le chef vénézuélien lors de la présentation de Symphonie au musée Cosmocaixa de Barcelone, qui propose déjà cette expérience à ses visiteurs.
Le projet sera bientôt exporté dans d’autres lieux d’Espagne et du Portugal.
Équipés de lunettes de réalité virtuelle, les spectateurs se retrouvent soudain sur la scène du grand théâtre du Liceu à Barcelone, entourés des membres du Mahler Chamber Orchestra et face au chef Dudamel, baguette en main, prêt à diriger les musiciens à travers la cinquième symphonie de Beethoven ou encore quelques partitions de Bernstein si chères au cœur du chef vénézuélien.
Grâce à de puissants effets spéciaux, le spectateur est ensuite transporté à l’intérieur d’un violon, d’une trompette ou d’un atelier de luthier.
"Nous ne pouvons pas donner de concerts et ce pendant un moment […] Et pendant ce temps, nous devons travailler pour continuer à apporter au public ce que nous faisons. C’est une ressource merveilleuse", s’est félicité l’actuel chef de l’orchestre philharmonique de Los Angeles.
Lutter pour ne continuer à faire vivre la musique classique auprès des jeunes
L’objectif est aussi de "lutter pour que les nouvelles générations ne voient pas la musique classique comme quelque chose d’ancien qui appartient à leurs parents ou leurs grands-parents", a plaidé le musicien de 39 ans.
Néanmoins, même si les technologies peuvent rapprocher la musique du spectateur, surtout en période de pandémie, ces innovations "ne peuvent pas tout", a-t-il nuancé.
"L’interaction et ce qui se passe entre la scène et le public sont très importants pour pouvoir créer cette magie unique qui naît lors d’un concert", a ajouté Gustavo Dudamel, qui termine sa présentation sur une note d’espoir : "tout cela (la pandémie) finira très bientôt".