Le Nobel de littérature a sacré jeudi le romancier Abdulrazak Gurnah, né en Tanzanie mais habitant à Brighton au Royaume-Uni, est le premier auteur noir à recevoir la plus prestigieuse des récompenses littéraires depuis 1993.
L’auteur, connu notamment pour son roman "Paradise" a été récompensé pour son récit "empathique et sans compromis des effets du colonialisme et le destin des réfugiés pris entre les cultures et les continents", selon le jury.
Né en 1948 à Zanzibar, l’île au large de la Tanzanie, il l’a fui en 1968 à un moment où la minorité musulmane était persécutée, pour aller étudier en Angleterre. Il est diplômé du Christ Church College de Canterbury. Il obtient par la suite son doctorat à l’université du Kent. De 1980 à 1982, le romancier retourne en Afrique pour aller enseigner à l’université Bayero de Kano, au Nigeria.
Aujourd’hui Abdulrazak Gurnah est professeur et directeur des études supérieures à l’université du Kent, au sein du département d’anglais. Ses écrits s’intéressent principalement à l’écriture postcoloniale et aux discours associés au colonialisme, notamment en ce qui concerne l’Afrique, les Caraïbes et l’Inde. Il a publié des articles sur un certain nombre d’écrivains postcoloniaux contemporains, dont V. S. Naipaul, l’ancien prix Nobel de littérature (2001).
L’auteur a publié une dizaine d’ouvrages depuis 1987. Ses livres les plus célèbres sont Paradise et près de la mer qui a reçu le prix RFI-Témoin du monde ou encore adieu Zanzibar. Ces trois ouvrages étaient publiés chez les éditions Galaade, malheureusement celle-ci a été mise en liquidation judiciaire en 2017. On peut espérer, suite à la remise de ce prix Nobel que l’auteur soit réédité d’ici peu en français.
Son œuvre s’éloigne des "descriptions stéréotypiques et ouvre notre regard à une Afrique de l’Est diverse culturellement qui est mal connue dans de nombreuses parties du monde", a expliqué le jury.