Littérature

Le prix Nobel de littérature décerné au romancier Abdulrazak Gurnah

Edinburgh International Book Festival 2017

© 2017 Simone Padovani/Awakening

Par Belga et RTBF Culture

Le Nobel de littérature a sacré jeudi le romancier Abdulrazak Gurnah, né en Tanzanie mais habitant à Brighton au Royaume-Uni, est le premier auteur noir à recevoir la plus prestigieuse des récompenses littéraires depuis 1993.

L’auteur, connu notamment pour son roman "Paradise" a été récompensé pour son récit "empathique et sans compromis des effets du colonialisme et le destin des réfugiés pris entre les cultures et les continents", selon le jury.

Né en 1948 à Zanzibar, l’île au large de la Tanzanie, il l’a fui en 1968 à un moment où la minorité musulmane était persécutée, pour aller étudier en Angleterre. Il est diplômé du Christ Church College de Canterbury. Il obtient par la suite son doctorat à l’université du Kent. De 1980 à 1982, le romancier retourne en Afrique pour aller enseigner à l’université Bayero de Kano, au Nigeria.

Aujourd’hui Abdulrazak Gurnah est professeur et directeur des études supérieures à l’université du Kent, au sein du département d’anglais. Ses écrits s’intéressent principalement à l’écriture postcoloniale et aux discours associés au colonialisme, notamment en ce qui concerne l’Afrique, les Caraïbes et l’Inde. Il a publié des articles sur un certain nombre d’écrivains postcoloniaux contemporains, dont V. S. Naipaul, l’ancien prix Nobel de littérature (2001).

L’auteur a publié une dizaine d’ouvrages depuis 1987. Ses livres les plus célèbres sont Paradise et près de la mer qui a reçu le prix RFI-Témoin du monde ou encore adieu Zanzibar. Ces trois ouvrages étaient publiés chez les éditions Galaade, malheureusement celle-ci a été mise en liquidation judiciaire en 2017. On peut espérer, suite à la remise de ce prix Nobel que l’auteur soit réédité d’ici peu en français.

Son œuvre s’éloigne des "descriptions stéréotypiques et ouvre notre regard à une Afrique de l’Est diverse culturellement qui est mal connue dans de nombreuses parties du monde", a expliqué le jury.

 

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Un prix historiquement occidental et masculin

L’an passé, la poétesse américaine Louise Glück avait été sacrée par la plus célèbre des récompenses littéraires pour son œuvre "à la beauté austère".

Cette année, les conjectures ont beaucoup tourné autour de la promesse de l’Académie d’élargir ses horizons géographiques. Même si le président du comité Nobel Anders Olsson avait pris soin de réaffirmer en début de semaine que le "mérite littéraire" restait "le critère absolu et unique".

Le prix est historiquement très occidental et depuis 2012 et le Chinois Mo Yan, seuls des Européens ou des Nord-Américains avaient été sacrés.

Sur les 117 précédents lauréats en littérature depuis la création des prix en 1901, 95, soit plus de 80% sont des Européens ou des Nord-Américains.

Avec le prix 2021, ils sont 102 hommes au palmarès pour 16 femmes.

Sur les quelque 200 à 300 candidatures soumises bon an mal an à l’Académie, cinq sont retenues avant l’été. Les membres du jury sont chargés de les lire attentivement et discrètement avant le choix final peu avant l’annonce. Les délibérations restent secrètes pendant 50 ans.

Après les sciences en début de semaine, la saison Nobel se poursuit vendredi à Oslo avec la paix, pour s’achever lundi avec l’économie.

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