Le 13 mars, la Fédération flamande des boulangers, Bakkers Vlanderen, annonçait une augmentation du prix du pain de 0,30 € cette année (+13% par rapport à 2021), portant le prix d’un pain blanc de 800 grammes, produit de référence dans le secteur, à 2,70 €. Un prix incorrect pour Albert Denoncin, le président de la Fédération francophone de la Boulangerie-Pâtisserie-Glacerie, qui s’attend plutôt à voir ce tarif grimper jusqu’à environ 3 € dans un futur proche. Impossible toutefois d’affirmer avec certitude la somme que le consommateur devra débourser pour manger ses tartines. Depuis 2004 en effet, c’est au boulanger de décider quel prix sera appliqué dans sa boulangerie. Le principe de libre-concurrence s’applique. "Tout ce que nous pouvons faire en tant que fédération, c’est inviter les boulangers-pâtissiers à faire attention et à calculer leur prix de revient", affirme Albert Denoncin.
Et pour cause, depuis la reprise des activités en période covid et suite au conflit russo-ukrainien, produire un pain coûte beaucoup plus cher au boulanger. "Les prix de l’énergie ont fortement augmenté ces derniers mois", explique Albert Denoncin. "Le prix de l’électricité a été multiplié par trois, le gaz par quatre et le gasoil par deux. À cela, il faut ajouter la hausse du coût de la farine, conséquence de l’augmentation du prix du blé et de de l’invasion en Ukraine. Nous avons déjà subi deux hausses d’environ 100 € la tonne et nous subirons encore une nouvelle augmentation à la fin du mois."
D’après Belga, le coût des matières premières a augmenté de 25 à 30% en un an. Et le prix de l’emballage a également fortement augmenté ces derniers mois. "On parle d’une hausse de 20% du prix de l’emballage ces six derniers mois", précise le président de la Fédération.
Sans compter sur l’augmentation du prix des carburants, également ressentie par les citoyens, qui se répercute aussi sur les prix affichés aux clients et la hausse des salaires (+25 % pour les salaires à la vente, + 18 % pour les salaires à la production).
Selon le contrat signé par les boulangers avec les meuniers ou fournisseur d’énergie, les augmentations de prix pourraient ne pas se faire sentir partout au même moment. "Certains ont un contrat jusqu’aux alentours d’avril ou de mai et n’ont donc pas encore ressenti la hausse des coûts."