On n'est pas des pigeons

Le prix du beurre atteint un niveau historique

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Même si peu de consommateurs s’en sont rendus compte, le beurre a un goût de plus en plus salé. En un an et demi, son prix a flambé. Sur les marchés internationaux, le cours de la matière grasse n’a cessé de grimper. "En juin 2016, il fallait débourser 300 euros pour 100 kilos. Aujourd’hui, on est à 670 euros" explique Renaat Debergh, administrateur délégué de la confédération belge de l’industrie laitière. "C'est plus du double, on a jamais vu ça!"

La motte premier prix est passée de 0,89€ à 1,85€

La hausse la plus spectaculaire concerne les beurres premier prix. Lidl, Aldi, Carrefour, Colruyt, Delhaize, Cora, quelles que soient les enseignes, la motte la moins chère est passée de 89 centimes à 1,85 euros. Soit plus du double ! "Logique car avec les beurres premier prix, vous payez essentiellement la matière première, alors que les marques peuvent jouer sur leurs marges" précise Renaat Debergh. Les beurres de marque ont également vu leur prix augmenter mais moins fort.

Le beurre a retrouvé ses lettres de noblesse

Plusieurs facteurs expliquent ces hausses de prix. Longtemps diabolisé et accusé de favoriser les maladies cardio-vasculaires, de nombreuses études scientifiques ont réhabilité le beurre. Consommé en quantité raisonnable, la matière grasse animale n'est pas moins bonne que les huiles végétales. Elle comporte même de nombreux avantages pour la santé.

La demande a flambé aux Etats-Unis et en Chine

Par ailleurs, les Etats-Unis ont décidé d’interdire les graisses végétales hydrogénées accusées d’être responsables de dizaines de milliers de maladies cardio-vasculaires chaque année. Sur les tables des Américains, le beurre a donc remplacé la margarine.

La demande de beurre a également grimpé en Asie où les Chinois sont devenus de gros consommateurs de beurre et de viennoiseries.

Les fins de mois restent difficiles pour les producteurs de lait

Pour fabriquer un kilo de beurre, il faut 22 litres de lait. On pourrait donc croire que cette crise profite aux producteurs de lait mais ce n’est pas le cas. Si le prix de leur lait est passé de 25 centimes à 35 centimes le litre, les fins de mois restent difficiles. D’autant que seule la composante "matière grasse" du lait, qui sert à fabriquer le beurre, a flambé. Le prix de la composante "protéine" reste très bas.

Un coup dur pour le secteur

Les augmentations constantes du cours de la matière grasse deviennent intenables pour les grandes beurreries. Chez Mathot, à Celles-lez-Dinant, on produit vingt mille tonnes de beurre par an pour une cinquantaine de marques. Cécile Mathot, la responsable des ventes, évoque une année catastrophique : "Nous sommes vraiment pris en tenaille entre notre prix d’achat et notre prix de vente. Nous n’avons pas le choix : nous devons répercuter les hausses sur nos clients."

Les boulangers-pâtissiers font eux aussi la grimace. Laurent Richard admet qu’il a augmenté à contrecœur le prix de son croissant. En un an et demi, les viennoiseries sont passées d’ 1,20 euros pièce à 1,60. Une hausse dont il est presque honteux. "Soit on augmentait les prix, soit on baissait la qualité en utilisant des margarines mais baisser la qualité, c’était impensable."

Les prix vont-ils continuer à augmenter ?

Impossible de savoir combien de temps cette crise du beurre va encore durer. Selon certains observateurs, la production de lait devrait repartir à la hausse avec pour conséquence un tassement des prix. "Mais les prix ne redescendront jamais aussi bas qu'avant la crise", précise la confédération de l'industrie laitière.

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