Le Canada, plus gros producteur de blé dur, élément essentiel à la fabrication des pâtes, représente à lui seul plus des 2/3 du commerce mondial. Les hautes températures de ces dernières semaines ont donc eu un large effet négatif sur les récoltes de blé canadien, plus ou moins 30% selon les estimations. Le blé est aussi de moins bonne qualité ce qui raréfie encore plus l’offre.
Parallèlement à ça, en Europe, les récentes pluies ont causé une perte de plus ou moins 25% de la production. Dans le centre de la France, autre grand exportateur de blé, les fortes pluies font craindre des quantités et des qualités très différentes selon les exploitations.
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Chez Soubry, premier fabricant de pâtes en Belgique, on parle d’un "effet double". D’une part, le blé canadien et d’autre part, le blé français. "On est très impacté, la quantité est nettement moindre. Dans notre autre bassin, en France, la récolte n’est également pas très bonne. On s’approvisionne, en plus, dans la région méditerranéenne mais là aussi, les récoltes sont moindres", nous explique Pedro Lareu, directeur des achats de matières premières chez Soubry.
L’entreprise est donc obligée d’acheter le peu de blé disponible à un prix évidemment plus cher. "On travaille avec ce que l’on a, avec ce que l’on peut acheter. On va être obligé de trouver du blé ailleurs, peut-être dans d’autres régions de France ou dans l’Europe de l’Est. La situation est totalement surprenante, la semence avait déjà eu du mal à se faire mais finalement des pluies étaient arrivées. Dû à ces évènements climatiques, l’impact va se faire ressentir toute l’année."