Journal du classique

Le pianiste Nicholas Angelich est décédé à l’âge de 51 ans

© Hiroyuki Ito / Getty Images

Par Céline Dekock via

C’est une onde de choc qui secoue le monde de la musique classique. A la suite de l’annonce du décès du pianiste Radu Lupu, survenu ce dimanche 17 avril, nous venons d’apprendre la mort d’une autre grande figure internationale du piano, Nicholas Angelich, décédé à l’âge de 51 ans.

C’est un autre poète du clavier qui nous quitte sur la pointe des notes. Le pianiste américain Nicholas Angelich est décédé ce lundi 18 avril des suites d’une maladie pulmonaire. Il avait 51 ans. Il rejoint, au panthéon des grands pianistes, Radu Lupu, qui nous a quittés ce dimanche 17 avril.

Né à Cincinnati en 1970 dans une famille de musiciens, son père était violoniste à l’orchestre de la ville de l’Ohio et sa mère était pianiste professionnelle. C’est auprès de cette dernière que Nicholas Angelich découvre le piano à l’âge de 5 ans. Démontrant très rapidement un immense talent, le jeune garçon est déterminé à faire des études supérieures de musique. Il s’envole alors à l’âge de 13 ans pour Paris où il étudiera au Conservatoire National de Musique auprès d’Aldo Ciccolini, mais également de Michel Béroff, d’Yvonne Loriod et de Marie-Françoise Bucquet. Revenu en Amérique, il remporte en 1989 le deuxième Prix du Concours International Robert Casadesus à Cleveland, puis le 1er Prix du Concours International Gina Bachauer en 1994 ainsi que le prix des jeunes talents du festival de piano de la Ruhr en 2002.

Excellent soliste et magnifique chambriste, Nicholas Angelich brille dans le répertoire classique et romantique. Celui que le magazine anglais Gramophone avait placé dans sa liste des "Superstars du classique de demain" en 2006, se distinguait également dans le répertoire du XXe siècle, jouant Rachmaninov, Bartók, Messiaen, Stockhausen et Boulez, et s’est également tourné vers la musique contemporaine, participant à la création d’œuvres de Bruno Mantovani, de Pierre Henry ou encore de Baptiste Trotignon.

Sacré "Soliste instrumental de l’année" en 2013 et 2019 aux Victoires de la musique classique, Nicholas Angelich était un "poète du clavier, si doux et si sensible", comme en témoigne Gautier Capuçon, qui perd "un ami et complice". Le violoniste Renaud Capuçon vante la tendresse et la sensibilité de Nicholas Angelich tandis que David Fray rend hommage au "colosse d’une grande douceur et noblesse".

L'annonce de son décès fait suite à celle des décès du pianiste Radu Lupu et du compositeur britannique Harrison Birtwistle. Un véritable jour noir pour le monde de la musique classique qui perd "trois géants de la musique", a écrit le pianiste allemand Igor Levit sur Twitter, ajoutant "il n'y a pas de mots". Le compositeur et chef d'orchestre finlandais Esa-Pekka Salonen a, lui aussi, réagi sur Twitter en déclarant "Quel jour incroyablement triste dans le monde de la musique".

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