NJR Belgian Crime Story

Le parricide d’Hérinnes : en 1905, meurtre et rituel post-mortem ont relancé le débat sur la peine de mort en Belgique

Noir Jaune Rouge - Belgian Crime Story

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Par La Première via

Dimanche 2 avril 1905, à l’aube, le garde champêtre de Gammerages (au nord d’Enghien) longe la voie ferrée quand il aperçoit un cadavre affreusement mutilé. Le crâne était défoncé et une locomotive, passant sur le corps, avait broyé une jambe et coupé un bras. Cette terrible découverte ouvrira un épisode criminel et judiciaire qui fit couler beaucoup d’encre et ravivera les débats sur la peine de mort en Belgique, la violence des pères envers les épouses et les stéréotypes d’une ruralité en proie à un mysticisme chrétien aux frontières de l’étrange.

Inspirée de l’Affaire du parricide d’Hérinnes en 1905, l’histoire que vous allez entendre est écrite et racontée par l’auteur belge Kenan Gorgün dans ce nouvel épisode de votre podcast Noir Jaune Rouge – Belgian Crime Story. Une tragédie d’une famille qui, sous l’emprise d’un tyran, commet l’irréparable (et inacceptable dans l’ordre social de l’époque) : le meurtre du père.

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Un crime froidement prémédité

À la gare de Gammerages on reconnut la victime : c’était un fermier, nommé Bauwens, robuste paysan d’une cinquantaine d’années qui habitait une métairie, près d’Hérinnes, avec sa femme est ses quatorze enfants. L’homme avait été assassiné et déposé mort sur la voie. Une traînée de sang descendait le talus et s’arrêtait devant la ferme Bauwens.

"On avait tué le "pee" (le surnom du père) parce que l’existence n’était plus tenable, on ne voyait pas ce qu’il y avait d’atroce là-dedans" dira Charles-Louis, le fils aîné.

Car si "le fermier de Hérinnes, nommé Bauwens, peinait dur pour entretenir sa femme et ses 14 enfants, il avait un caractère si absolu, si violent, que son ménage était un enfer […] C’était le type du tyran domestique avec une brutalité toute campagnarde", citait la presse.

Des rites post-mortem troublants

Autre découverte troublante : les rites religieux obscurs qui ont suivi le parricide.

La présence de ces rituels teintés d’étrange provoqua des réactions outrées dans la presse, dans une Belgique encore très catholique.

Pourtant, jusqu’au début du 20e siècle, ce mélange spirituel n’est pas chose nouvelle dans le monde paysan où il était commun de pratiquer des rites anciens.

L’Affaire du parricide d’Hérinnes touche plusieurs cordes sensibles pour la Belgique du 20e siècle et bouscule l’ordre établi par la morale, l’Église catholique et la justice.

Il est intéressant d’observer comment les mœurs d’une époque influencent fortement la vision du crime par l’opinion publique, son traitement médiatique, et, in fine, sa sentence. Comment cette même affaire aurait-elle été traitée aujourd’hui ? Quels étaient ces rites post-mortem ? Comment ce fait divers relance-t-il le débat sur la peine de mort ?

 

Cet épisode de la saison 4 de Noir Jaune Rouge, Belgian Crime Story répond aussi à ces questions.

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