Les eurodéputés ont voté ce jeudi la levée de l'immunité parlementaire de Marc Tarabella et Andrea Cozzolino. La décision est tombée peu après 11h00 lors de la séance en plénière du Parlement européen. Les deux parlementaires européens sont suspectés d’être impliqués dans l’affaire de corruption avec le Qatar et le Maroc.
Marc Tarabella a voté en faveur de la levée de sa propre immunité, comme il l'avait déjà annoncé : "La levée de mon immunité n'a pas à faire débat ; elle doit bien entendu être levée. Bien que pleinement conscient des conséquences possibles de cette levée d’immunité, j’y suis moi-même favorable. Je veux me battre ! " L'eurodéputé socialiste belge va désormais devoir répondre à la justice belge de ses implications dans l'affaire du Qatargate.
Face aux nombreux journalistes présents sur place, Marc Tarabella s'explique : "Par respect pour les autorités judiciaires et pour le travail d'enquête, je me suis retenu de commenter les accusations dans la presse. C'était très tentant d'y répondre, d'autant que je suis innocent, mais je ne me suis toujours pas exprimé et je ne le ferai pas encore aujourd'hui afin de réserver la primeur de mes explications à monsieur le juge. Sachez en tout cas que je n'ai vraiment rien à me reprocher", a-t-il conclu.
Les députés européens restent soumis aux règles du pays qu'ils représentent. Maintenant que leur immunité parlementaire est levée, ils sont désormais susceptibles d'être arrêtés. En cas de condamnation, ils n'échapperont donc pas à une peine d'emprisonnement.
Des actes de corruption liés à l’ingérence d’un ou plusieurs États étrangers
La demande de levée de l’immunité de Marc Tarabella remonte au 28 décembre dernier. Elle émane du procureur fédéral qui estime qu’il pourrait "être impliqué dans des actes de corruption liés à l’ingérence d’un ou plusieurs États étrangers en vue d’influencer les débats et décisions prises au sein du Parlement européen".
Dans le collimateur des enquêteurs, ses positions sur l’organisation de la coupe du monde au Qatar. L’eurodéputé belge est passé d’une position où il prônait le boycott à des déclarations nettement plus favorables au royaume des Emirats. L’homme est aussi un proche de Pier Antonio Panzeri, le personnage central de ce réseau de corruption présumé.
Pier Antonio Panzeri est un ancien député européen italien. Il appartient comme Marc Tarabella et Andrea Cozzolino au groupe des socialistes et démocrates européens. Il vient d’obtenir un statut de repenti. Il s’engage ainsi à faire des aveux complets en échange d’une réduction de peine. Et justement, lors de sa première audition, Pier Antonio Panzeri a indiqué aux enquêteurs lui avoir donné plus de 120.000 euros en cash pour infléchir ses positions.
Depuis les révélations du scandale, Marc Tarabella nie les faits et se dit à la disposition de la justice… Ce qui est désormais chose faite.
