La Chambre des députés espagnole a accepté mardi d’examiner une proposition d’enquête parlementaire inédite sur les violences sexuelles sur mineurs dans l’Église, alors que celle-ci rejette pour l’heure toute enquête d’ampleur sur ce thème.
L’organe exécutif de la chambre basse a annoncé dans un communiqué que cette proposition ferait l’objet d’un vote en séance plénière et devrait être approuvée par une majorité simple pour voir le jour. La date du vote n’a pas encore été fixée.
Cette demande d’enquête parlementaire a été formulée par le parti de gauche radicale Podemos, partenaire des socialistes au sein de la coalition gouvernementale, ainsi que par deux partis indépendantistes de gauche, les Catalans d’ERC et les Basques d’EH Bildu.
Jusqu’à maintenant, les actes de pédocriminalité commis par des religieux catholiques n’ont fait l’objet d’aucune enquête officielle en Espagne, ni de la part de l’Église, ni de la part de l’Etat, à la différence d’autres pays comme les Etats-unis, la France, l’Allemagne, l’Irlande ou l’Australie.
Les socialistes, dont le vote sera décisif pour la création de cette commission d’enquête, se sont dits ouverts à une telle éventualité, mais ont indiqué qu’ils voulaient étudier au préalable toutes les options, notamment la possibilité de créer une commission indépendante d’experts, modèle choisi par l’Australie, la France et les Pays-Bas.
"Nous allons le faire, et nous allons le faire bien", a commenté mardi la porte-parole du gouvernement, Isabel Rodríguez, lors d’une conférence de presse, ajoutant que l’exécutif recherchait "la meilleure formule possible".