Le régime russe a pour règle d’ignorer les accusations lancées par ses opposants, pour ne pas leur donner corps dans le débat public. Mais le Kremlin n’a plus pu rester silencieux face à la diffusion virale de la vidéo d’Alexeï Navalny sur la "Palais de Poutine". Le film a déjà été visionné plus de 100 millions de fois dans le monde, alors que la Russie compte 145 millions d’habitants.
Dans son combat sans merci avec le maître du Kremlin, l’opposant russe avait abattu le 19 janvier sa carte maîtresse, en diffusant sous forme de documentaire son enquête sur cette somptueuse résidence bâtie sur les rives la mer Noire, entourée d’un vaste domaine. Sa construction est estimée à plus d’un milliard d’euros et aurait été financée par des détournements de fonds publics, à la demande et à l’usage du président russe.
Une contre-attaque officielle s’est construite en trois temps : non, le palais n’appartient pas à Poutine, d’ailleurs c’est un chantier toujours en cours, et on a même trouvé son propriétaire.
1. Vladimir Poutine lui-même répond à Navalny
Le 25 janvier, Vladimir Poutine lui-même balaie les accusations. "Je n’ai pas vu ce film, faute de temps", répond-il lors d’une rencontre télévisée avec des étudiants russes. "Rien de ce qui y est montré comme étant mes biens ne m’appartient à moi ni à mes proches". Il dénonce une opération destinée à "laver le cerveau" des Russes, sans preuves. Jusque-là, Vladimir Poutine refusait de prononcer publiquement le nom d’Alexeï Navalny.
Selon l’enquête menée par l’équipe d’Alexeï Navalny, le nom de Vladimir Poutine n’apparaît sur aucun document relié à la propriété, mais le président en est bien le bénéficiaire par l’intermédiaire de prête-noms.