Le numéro de garde médicale 1733 ne pourra pas assumer sa mission certains soirs et jours du mois de février, et plus précisément les 1er, 3, 18 et 26 février. Les provinces de Luxembourg et de Liège sont concernées (sauf Waremme) ainsi que l’arrondissement de Dinant. Le 1733 qui ne joue pas son rôle de tri et d’aiguillage des patients, ce n’était jamais arrivé depuis sa création il y a presque 11 ans en province de Luxembourg. "J’ai été averti le 30 janvier dans l’après-midi que le soir même le tri 1733 du centre d’Arlon ne pourra pas se faire et que la situation allait se reproduire 4 fois en février" détaille Guy Delrée, médecin généraliste et président de la fédération des associations de généralistes de Wallonie.
Guy Delrée, médecin généraliste et président de la fédération des associations de généralistes de Wallonie. © RTBF – Anaïs Stas
Manque de personnel
La centrale d’appel d’Arlon gère les appels au 112 et au 1733 pour les provinces de Luxembourg, Liège et l’arrondissement de Dinant. Certains jours du mois de février, "il ne disposera que de la moitié du personnel nécessaire pour fonctionner" s’indigne Guy Delrée. Ces jours-là, seuls les appels au 112 sont pris en compte. Pour la garde médicale, un simple répondeur est enclenché.
Répercussions pour les patients
A la place d’un opérateur qui questionne, évalue le degré d’urgence et transmet les informations pour une prise de rendez-vous, le patient tombera donc sur un répondeur. "Ce répondeur indique qu’on est bien au 1733, qu’il faut se rendre à son poste médical de garde qui est ouvert et qu’en cas d’urgence il faut appeler le 112" explique Guy Delrée.
Le bâtiment qui héberge notamment le poste médical de garde de Marche-en-Famenne. © RTBF – Anaïs Stas
Pour le médecin, cette situation amène de nombreux problèmes pour le patient qui voit sa prise en charge dégradée. "Premier problème, le répondeur diffuse un message général alors que le fonctionnement, les horaires des postes médicaux du Luxembourg, de Liège et de Dinant sont différents. Certains patients vont donc se déplacer et trouver portes closes. Deuxième problème, il n’y a pas de tri effectué par le 1733. La personne qui a une douleur thoracique et qui ignore qu’elle fait un infarctus. Celle qui a la grippe. Celle qui souhaite une prescription ou une attestation. Toutes ces personnes sont envoyées sans distinction sur la route". Dernier problème de taille que souligne le médecin. "Il faut voir les pics d’appels. Le 1733 permet de répartir sur la soirée ou la journée les patients suivant leur urgence. Là, le pic de patient devra être géré par le médecin sur place. Le temps d’attente va s’allonger pour le patient et le médecin sera sous pression".
Colère et inquiétudes
Cette carence partielle du 1733 intervient dans un contexte déjà très tendu. Depuis plusieurs mois, la réforme des postes médicaux de garde est discutée et suscite incertitudes et colères notamment sur leur financement. "L’absence de tri du 1733, c’est un nouveau coup de couteau dans le contrat" s’insurge Guy Delrée. Le médecin espère que d’ici le 18 février une solution sera trouvée. "Le 18 février est un samedi, le 26 est un dimanche, c’est strictement impossible d’imaginer que le 1733 sera fermé ces deux jours-là" !
