Prolonger d’autres réacteurs nucléaires. Le scénario est sur la table du gouvernement qui a décidé de mettre ce projet à l’étude. Sur le plateau de QR l’actu, Adel El Gammal ne s’avance pas sur le coût que pourrait représenter la prolongation des trois plus anciens réacteurs du pays. "Le coût est inconnu actuellement. Il faudra laisser l’agence fédérale du contrôle nucléaire déterminer les conditions pour la remise en fonction et la prolongation et puis à partir de là les opérateurs pourront évaluer le coût de la remise en conformité. On peut s’imaginer que ce sera élevé parce que les centrales sont 10 ans plus vieilles que celle de Doel 3 et Thiange 4".
Quant à la sécurité, elle peut être maintenue assure le professeur mais reste à en déterminer le coût. En fait, il faudra trouver l’optimum économique. Adel El Gammal balaie en tout cas la dépendance à l’uranium. "Il est vrai de dire que nous importons près de 40% de notre uranium de Russie ou du Kazakhstan pourtant la question de la dépendance ne se pose pas parce que l’uranium se trouve très facilement au Canada, aux Etats-Unis ou encore en Australie (..)
Si le scénario de prolonger encore le nucléaire s'impose temporairement, cela ne veut pas dire que nous ne pourrons pas nous passer à moyen terme du nucléaire explique Adel El Gammel : " La prolongation du nucléaire est une évidence dans le contexte de guerre énergétique que l’on connaît actuellement mais le développement d’une nouvelle filière nucléaire, ça, c’est un autre débat relativement complexe. Beaucoup de pays ont choisi de ne pas le faire. Il faut savoir qu’en Europe, il y a 14 des 27 États membres qui n’ont pas de nucléaire, et qui ont un plan zéro carbone en se passant du nucléaire. Le nucléaire représente à peu près 20 à 25% de la production électrique alors que le renouvelable en Europe, c’est plus ou moins 40%. Le nucléaire, c’est une des stratégies mais ce n’est pas la solution absolue."