Le mystère autour du crime passionnel entre Verlaine et Rimbaud résolu grâce à Leonardo Dicaprio

C’est le dimanche 7 juillet 1872 que Paul Verlaine a décidé de quitter sa femme Mathilde et son fils qui n’avait que 7 mois pour vivre avec Arthrur Rimbaud, à Bruxelles. Ensemble, les deux génies de la poésie ont vécu une relation toxique sur fond d’ivresse et de violence entre la capitale belge et Londres. Pour couronner le tout, Paul Verlaine était fortement tiraillé entre son amour pour son épouse Mathilde, d’un côté et de l’autre, pour Rimbaud, son amant. Cependant, la relation entre les deux poètes avait une dimension plus que sentimentale, elle était également artistique. “C’est une vraie rencontre littéraire. Rimbaud redonne une seconde force d’écriture à Verlaine et Verlaine recadre Rimbaud. C’est ça qui est beau dans cette rencontre” a déclaré Bernard Bousmanne, le directeur du Département des Manuscrits à la Bibliothèque Royale de Belgique dans un entretien pour France Culture. Ce n’était malheureusement pas une fondation suffisamment saine pour ces âmes intrinsèquement rebelles.

Le 10 juillet 1873, Verlaine se procure un revolver dans une armurerie à Bruxelles. Lorsqu’il rentre à l’hôtel, Rimbaud lui annonce qu’il le quitte. C’en est trop pour l’auteur de la "Chanson d’automne" qui tire à deux reprises sur son amant en criant “Voilà pour toi, puisque tu pars”. Le juge Théodore t’Serstevens se charge de l’affaire et alourdit la peine de Verlaine en raison de la nature de leur relation plus que pour le vrai crime en lui-même. Les enquêteurs avaient, en effet, trouvé des lettres compromettantes dans les poches de Rimbaud. Ce dernier n’avait pourtant pas porté plainte. Paul Verlaine sera condamné à passer deux ans à la prison de Mons. L’arme du crime quant à lui aura disparu pendant plus de 130 ans.

C’est grâce au film "Rimbaud Verlaine" avec Leonardo DiCaprio dans le rôle de Rimbaud que l’arme du crime a été retrouvée. En effet, l’armurerie Montigny dans lequel le célèbre revolver se trouvait, a mis la clé sous la porte en 1981. Son propriétaire l’a alors confié à Jacques Ruth, un huissier de justice belge, en lui racontant son histoire. Au début des années 2000, il tombe sur le film qui relate la relation tumultueuse des deux poètes français à la télé et il se rend compte de la valeur historique de l’objet rangé dans son placard depuis plus de 20 ans. Jacques Ruth prend alors contact avec Bernard Bousmanne, conservateur de la Bibliothèque royale de Belgique, qui réalisait une exposition consacrée à Rimbaud en 2004 à Bruxelles. En novembre 2016, l’arme qui était estimée entre 50.000 et 60.000 euros a été vendue aux enchères à plus de 434.500 euros par un acheteur anonyme.

En 1870, Rimbaud fugue de chez ses parents et marche de Charleville-Mézières à Charleroi. Il comptait rejoindre la rédaction du "Journal de Charleroi", qui était dirigée par le père de son ami. Il n’aura tenu qu’un jour, à cause de son comportement grossier lors d’un dîner. Dans son poème "Le Cabaret Vert", il raconte une partie de son séjour dans la ville belge. Ce fameux cabaret n’existe plus, mais son emplacement se situe entre la place Buisset et la rue de Charleville. Non loin de là, deux quais ont été renommés ; un premier au nom de Rimbaud et un second au nom de Verlaine. Quoi de plus poétique !

Comme quoi, en plus d’être des génies de la poésie française, Verlaine et Rimbaud étaient des âmes rebelles qui menaient des vies bien plus rock’n’roll qu’on aurait pu l’imaginer.