Mais que s’est-il passé au sein de cette majorité Ecolo-Avenir-PS ? L’usure du temps, 22 ans de mariage ont laissé des traces. Petit à petit, les désaccords se sont empilés, des dossiers qui trainent, des prises de position mal perçues, quelques vexations qui nourrissent la rancœur. Certains disent qu’Ecolo, trop sûr de lui, n’a pas été assez à l’écoute de ses partenaires et qu’il a fini par le payer. Les mêmes laissent entendre que la bourgmestre a parfois manqué d'autorité au sein de son groupe.
Le dernier accroc s’est produit la semaine dernière, lorsqu’un conseiller communal Avenir a publiquement critiqué un échevin Ecolo, à propos des relations entre la ville et l’UCLouvain.
La bourgmestre Julie Chantry a tenté de calmer le jeu, mais elle n’a pas mesuré l’ampleur du malaise. Et un événement survenu lundi à mis le feu aux poudres : un courriel malencontreusement adressé par un mandataire Ecolo à tous les membres de la majorité, alors qu’il n’était destiné qu’à son groupe.
L’auteur du courriel, qui pressentait sans doute la rupture qui risquait d’arriver, expliquait à ses collègues Ecolo qu’il ne fallait pas se mettre le groupe Avenir à dos en exigeant des excuses de la part du conseiller communal, comme certains le réclamaient. Et que si on se mettait Avenir à dos, il valait mieux avoir rapidement la certitude de pouvoir signer un accord avec les libéraux pour constituer une majorité alternative, "ce qui n'est pas à l'ordre du jour", ponctuait l'auteur.
Parallèlement, la rumeur de négociations secrètes entre Ecolo et OLLN 2.0 a circulé. Lancée par qui? La bourgmestre pointe les libéraux et dément avoir voulu négocier quoi que ce soir avec eux. Trop tard. La rumeur et le courriel (très mal accueilli par les partenaires de la majorité) ont servi de prétexte au groupe Avenir (suivi par le PS) pour acter la rupture, poussé dans le dos depuis des mois par les libéraux.