Lorsque vous vous alimentez, avez-vous pleinement conscience du fait que vous mangez ? Bien souvent, on oublie de prendre le temps de manger, et l'on se retrouve à manger devant son ordinateur, en réunion, ou parfois encore, dans la rue ou dans notre voiture, entre deux déplacements professionnels. Est-ce vraiment bien raisonnable ? Le Mindful Eating, c'est-à-dire le fait de manger en pleine conscience, nous apprend que non, manger sur le pouce n'est pas bon...
Prenez un gâteau, mettez-y quelques femmes autour... Il y a de très fortes chances que la discussion s'articule autour des régimes. "Est-il vraiment raisonnable de manger une part de ce gâteau?", en vient-on à se demander... Avec toutes les restrictions et diktats de minceur imposés par la société, on se retrouve parfois à manger des choses qui ne nous font pas forcément envie. "Déguster les aliments, prendre conscience des goûts et des saveurs a donc moins d'intérêt que par le passé. Et on en vient donc à ne plus prendre conscience du fait que l'on mange. Parfois, on s'accorde un petit écart, mais l'on culpabilise tellement que l'on en vient à le manger en 4 coups de fourchette, pour que ce moment passe le plus vite possible. Ça devient un véritable combat mental qui nous éloigne de ce qu'on a en bouche", déplore Isabelle Taquin, psychothérapeute spécialisée dans le rapport à l'alimentation et cofondatrice du projet "Manger en paix".
D'où vient le Mindful Eating ?
Jan Chozen Bays, pédiatre de formation aux USA, se posait des questions sur l'alimentation et les mécanismes qui entourent le fait de s'alimenter. Très adepte également des méthodes de relaxation bouddhiste, elle a fini par faire un mélange entre méditation et alimentation. "La méditation amène en effet une conscience corporelle intéressante pour gérer l'alimentation, ainsi qu'une conscience émotionnelle", avance Isabelle Taquin. Notons d'ailleurs que les émotions sont souvent au cœur de nos rapports conflictuels avec la nourriture : les personnes sont tellement critiques vis à vis d'elles-mêmes quand elles se mettent au régime qu'au final, la dimension émotionnelle prend une part de plus en plus importante dans l'alimentation.