Economie

Le marché immobilier en province de Namur poursuit sa croissance

Le marché immobilier en province de Namur poursuit sa croissance

© MAXIME ASSELBERGHS - BELGA

Par Valentin Lecocq

L’activité immobilière a fortement augmenté en province de Namur en 2021. Une hausse de 17,6%, selon le bilan dressé jeudi par la fédération royale du notariat belge (Fednot). Il s’agit de la deuxième plus forte progression en Wallonie, derrière la province du Luxembourg (+21,2%), et devant les provinces de Liège (+13,1%), du Hainaut (+12,4%) et du Brabant Wallon (+9,2%). Cette augmentation confirme les tendances observées ces dernières années.

En province de Namur, le prix moyen des maisons a augmenté de 7,5%. En moyenne, il faut y débourser 215.000 euros pour acquérir un bien, ce qui est supérieur à la moyenne wallonne qui est de 192.000 euros. Le prix des maisons varie en fonction des communes. Les plus chères se trouvent à proximité de la ville de Namur, autour des axes autoroutiers E411 et E42. Dans l’arrondissement de Namur, le top 3 des communes où l’immobilier est le plus élevé est constitué de La Bruyère (312.500 euros), d’Eghezée (297.500 euros) et de Profondeville (285.000 euros).

Le prix des appartements augmente lui aussi (+3,2%, 172.000 euros), tout comme les terrains à bâtir (+7,7%, 70.000 euros). Quant au prix des garages, il stagne autour de 26.000 euros, contre 25.000 euros sur l’ensemble de la Belgique.

Prix médian des maisons en Province de Namur en 2021 (Source : Fednot)
Prix médian des maisons en Province de Namur en 2021 (Source : Fednot) © Tous droits réservés

Un effet télétravail et une envie d’habiter à la campagne

Une des tendances principales observée par les notaires de la province de Namur est un phénomène d’exode des villes vers les zones rurales. "Depuis la crise du coronavirus et les confinements, les gens veulent de plus en plus un environnement de travail et de vie qui soit propice à un épanouissement. Avec le télétravail, les citoyens veulent vivre dans des espaces plus grands, plus agréables, pour un prix similaire", constate David Remy, notaire à Fernelmont.

Ces nouveaux ruraux viennent généralement des grands centres urbains, comme Bruxelles, Namur, ou Liège. Ce phénomène d’exode urbain est observé dans la plupart des communes du Namurois, notamment à Gedinne ou à Bièvre. "Dans ces zones-là, avant la crise du coronavirus, on avait un phénomène où c’était principalement des maisons qui étaient achetées pour en faire des secondes résidences ou des maisons de vacances. Désormais, on constate qu’il y a beaucoup de personnes qui s’installent dans ces communes de manière permanente, pour être au vert, en pleine nature ", explique-t-il.

Par ailleurs, les notaires constatent aussi un intérêt des acheteurs à ne pas s’installer en zones inondables, suite aux inondations de l’été dernier.

Une tendance à la démolition

Une autre tendance observée par les notaires de la province est la démolition d’anciens bâtiments pour en reconstruire de nouveaux. "Un immeuble ancien qui a 70-80 ans, pour qu’il soit aux normes énergétiques d’aujourd’hui, cela engendre des coûts qui sont très importants, parfois plus cher qu’une nouvelle construction. Suite à ces coûts et aussi le fait que ces vieux biens ne sont pas forcément adaptés à la vie actuelle, il est parfois plus avantageux de démolir pour reconstruire", explique David Remy.

Cette tendance s’inscrit dans un contexte où les prix de l’énergie sont de plus en plus élevés. "Le meilleur moyen d’économiser de l’énergie, c’est ne pas la dépenser. Il faut concevoir des maisons qui n’ont pas besoin de ces énergies. Néanmoins, il est quasiment impossible de rénover des anciennes maisons n’ayant plus besoin d’un système de chauffage", remarque-t-il.

Ce phénomène de démolition-reconstruction est surtout constaté dans les centres-villes, à Namur, ou encore à Andenne qui a ces dernières années détruit une partie de son ancien bâti au profit de nouvelles constructions.

L’impact de cette situation n’est pas encore visible sur le marché, sauf pour les très anciennes maisons, où il est nécessaire de faire de lourdes rénovations.

Quant aux perspectives pour 2022, elles laissent présager une évolution classique et linéaire. Les taux hypothécaires ne devraient que très modérément augmenter et ne pas affecter le pouvoir d’achat.

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