Le groupement d'employeurs: une formule d'engagement encore peu connue

Groupement d'employeurs

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Par Benjamin Carlier et Anne-Catherine Croufer

Des entreprises qui se mettent ensemble pour engager un travailleur, c'est ce que l'on appelle le groupement d'employeurs. Il permet à des petites ou moyennes entreprises de se payer les services d'un employé dans des domaines très recherchés comme l'informatique, quelques jours ou même quelques heures par semaine, une formule impossible autrement. Nous avons suivi un de ces employés qui se partage entre une fromagerie et un laboratoire de recherche scientifique.

Un informaticien entouré par des étagères de fromages odorants : le lundi et le mardi, Laurent Garot est informaticien pour la fromagerie de Herve. Il est là deux jours par semaine pour régler les problèmes de réseaux et d'infrastructure informatique de la petite entreprise qui produit 1800 tonnes de fromage par an. Le travail ne manque pas car les ordinateurs sont soumis à de très rudes conditions, explique Laurent Garot : "La problématique que la fromagerie rencontre, c'est surtout l'humidité et le sel qui nous embêtent chaque jour."

Mercredi, jeudi et vendredi, Laurent Garot est toujours informaticien, mais auprès du laboratoire de recherche Celabor. Si l'environnement est différent, le travail est, lui, identique. Il vient également y solutionner toutes les pannes.

Un contrat et deux employeurs

L'informaticien n'est en fait employé par aucune des deux entreprises, ni par une société d'interim. C'est la chambre de commerce et d'industrie qui lui a proposé un contrat à durée déterminée à temps plein mais partagé entre plusieurs employeurs. Une solution pour les petites entreprises qui n'arrivent pas à dégoter des travailleurs à temps partiel dans certains secteurs. Francis Bebronne, marketing manager chez Herve Société explique : "C'est difficile, quand on est dans des profils assez pointus comme des responsables informatiques, ce n'est pas simple de trouver des gens qui sont prêts à travailler à part-time."

Les deux entreprises ont procédé ensemble au recrutement de Laurent. Avant la signature du contrat, elles ont fixé des règles sur le partage des horaires et le cadre de travail. Après plus d'une année d'utilisation, elles sont toutes les deux satisfaites par la formule dont le bénéfice ne se limite pas uniquement à un gain financier. Le directeur de Celabor explique : "C'est toujours la même personne qui vient, elle s'intègre dans la société tout en répondant aux besoins. Il y a aussi l'avantage de pouvoir bénéficier des expériences diverses d'une société et de l'autre."

Même si les journées sont souvent bien plus remplies qu'avec un seul employeur, Laurent est satisfait par la formule qui lui permet d'avoir un travail plus varié. Mais il doit parfois jongler, notamment pour obtenir des semaines de congés entières : "Pour prendre des congés, il faut toujours s'arranger avec l'un et avec l'autre, mais sinon, il n'y a pas de soucis."

Aujourd'hui, seules quelques dizaines d'employeurs ont recours à ce système de partage d'employés en Belgique, une formule encore très peu connue des patrons et des employés dans notre pays.

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