Il est sans doute le plus connu du Groupe des Six, mais pour autant, son parcours, son caractère et surtout sa fantaisie sont parfois méconnues du plus grand nombre. Car, Poulenc, c’était la finesse et la singularité avant tout. Toujours personnel et résolument "à sa façon". Au XXe siècle, en France, c’est sans nul doute l’un des compositeurs majeurs.
Ce grand amateur de music-hall et de fêtes aime l’amusement et la légèreté. Dans le Paris des années 20, il fréquente Picasso, Satie et Jean Cocteau bien sûr, à l’origine du Groupe des Six, Max Jacob, Paul Eluard et Apollinaire mais aussi Isaac Albéniz, Debussy et Ravel !
Mais Poulenc était aussi un fervent catholique. Au départ, cela lui vient de son père, qui meurt quand le jeune Francis est âgé de 18 ans. Suite à ce décès, Poulenc se détourne de la foi mais y revient vers 1935-1936 lors d’un voyage en forme de pèlerinage vers Rocamadour. A partir de ce moment-là, ses compositions changent quelque peu, et revêtent un caractère parfois plus sombre, plus triste, et se construisent autour de nouveaux sujets comme la religion et la mort.
Poulenc écrit beaucoup sur des poèmes de Paul Eluard, qu’il connaissait et Cocteau en disait ceci : "La particularité de Poulenc, c’est de mettre le texte en évidence. Le poème Liberté d’Éluard y gagne. On se demande si le texte ainsi chanté n’est pas la seule forme possible de déclamation d’un poème." Grand mélodiste, il nous laisse au total plus de 200 numéros de chansons et mélodies. Il prestera d’ailleurs lui-même au piano, en duo jusqu’à la fin de sa vie avec le chanteur Pierre Bernac. Ce duo se retrouvera sur les routes, avec notamment en 1954 une grande tournée qui les amène en Allemagne, en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas et même en Égypte.
Poulenc, c’est bien sûr la Voix Humaine, cette tragédie lyrique d’après un livret Jean Cocteau, où l’on retrouve Denise Duval pour la création à l’Opéra-Comique, sous la direction de Georges Prêtre, mais c’est aussi l’Histoire de Babar, le Ballet de 1924 "Les Biches" pour Diaghilev, Le Concerto pour Orgue, La Sonate pour Flûte.
Poulenc nourrit également une passion absolue pour la peinture, lui qui fréquente Matisse et Picasso. Il est autodidacte et manie avec perfection l’art de mettre les mots en musique. À Paris, on lui rend hommage en donnant son nom au square Francis-Poulenc (6e arrondissement) et à la place Francis-Poulenc (19e arrondissement). Poulenc tenait d’ailleurs fortement à entrer dans la postérité.