Si Mili Balakirev n’est pas le compositeur le plus connu des membres du Groupe des Cinq, il n’en est pas moins le fondateur. C’est en effet autour de Mili Balakirev que se sont rassemblés les cinq comparses russes, tous autodidactes et défenseurs de la musique russe dans ce qu’elle a de quintessentiel.
Balakirev va structurer tout ce petit monde. En 1855, Balakirev rencontre M. Glinka, le père de la musique russe. Il n’a pas 20 ans, et c’est pour lui un déclic. Cette rencontre lance véritablement son parcours de compositeur.
Balakirev compose assez lentement. Il nous laisse notamment un fameux poème symphonique, Tamara, qu’il compose à la suite d’un voyage "à la Bartok", durant lequel il a parcouru le Caucase pour collecter des mélodies traditionnelles, tout comme l’avait fait Béla Bartok pour la musique hongroise. Cette œuvre, Tamara, cultive et prolonge le style orientaliste initié par Glinka, tout en dépeignant le décor des montagnes du Caucase. On y retrouve l’utilisation de la modalité, présente dans les mélodies collectées en Crimée et dans cette fameuse région du Caucase. Il unifie le folklore russe de l’occident jusqu’à l’orient, par sa connaissance de la musique de l’ouest autant que celle qui frôle l’Asie.
Balakirev était l’âme du groupe des Cinq. Dans sa jeunesse, il a l’occasion de décortiquer les partitions des grands maîtres des siècles précédents, et en fera profiter ses amis du Groupe. Son apport pour la musique russe est fondamental, et l’une de ses œuvres les plus célèbres est considérée comme le sommet du jeu virtuose pour piano, toujours dans cet esprit russe et oriental, sous-titrée d’ailleurs Fantaisie Orientale, elle s’intitule Islamey, composée en 1869 et révisée en 1902.