Environnement

Le greenwashing : 42% des e-commerces vous mentent, selon un rapport de la Commission européenne

Le greenwashing : 42% des e-commerces vous mentent selon un rapport de la Commission européenne

© Cristian Storto Fotografia - Getty Images/iStockphoto

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Par Chloé Rosier

Les préoccupations écologiques sont de plus en plus tendance. Selon une étude, 8 personnes sur 10 se disent concernées par la lutte contre le réchauffement climatique mais peu d’entre elles s’engagent réellement. Un des engagements faciles à tenir est de consommer de la manière la plus green possible. Si vous n’êtes pas encore à l’étape du zéro déchet, vous êtes probablement attiré par les arguments écologiques et écoresponsables de nombreuses marques qui ont bien compris l’enjeu et les parts de marché à gagner.


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Comme Didier Reynders, commissaire chargé de la justice le souligne dans le rapport : "Les citoyens sont de plus en plus nombreux à vouloir adopter un mode de vie écologique et je félicite les entreprises qui s’efforcent de produire des marchandises ou de fournir des services respectueux de l’environnement."

Problème, si certaines marques sont sincères et adoptent une réelle démarche écologique, près de la moitié (42%) utilise en fait des arguments dénoncés comme exagérés, faux ou fallacieux par le rapport de la Commission européenne. Comme le titre du rapport l’explique clairement : "la moitié des allégations environnementales ne sont pas étayées par des preuves".

En collaboration avec les autorités chargées de la protection des consommateurs, la Commission s’est penchée sur le respect de la législation de l’Union Européenne en matière de protection des consommateurs sur les marchés en ligne concernant les arguments écologiques. Les conclusions du rapport sont soutenues par les résultats du réseau international de contrôle et de protection des consommateurs (RICPC) qui a également publié son étude.

Que dit le rapport de la Commission ?

L’opération "coup de balai" de la Commission consiste en un ensemble de contrôles sur différents sites web afin de détecter des infractions au droit de l’UE. Cette année, le "coup de balai" s’est donc concentré sur le greenwashing, c’est-à-dire, les entreprises qui prétendent vendre des produits respectueux de l’environnement alors que ce n’est pas le cas.

Le nombre de secteurs touchés par le greenwashing est énorme mais la Commission s’est concentrée principalement sur 3 secteurs en vogue : l’habillement, les cosmétiques et l’électroménager. Selon le rapport, 42% des arguments mensongers peuvent "éventuellement être considérés comme des pratiques commerciales déloyales en vertu des règles de l’UE".


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La Commission a également repéré que le dropshipping s’est emparé des arguments (faussement) écologiques pour justifier un prix exorbitant de produits que l’on retrouve sur AliExpress, Alibaba ou Wish à quelques euros, voire quelques centimes.

Ce sont 344 allégations qui semblent douteuses et, si 42% contenaient des arguments faux ou fallacieux, on y apprend également que :

  • "dans plus de la moitié des cas, l’opérateur commercial n’a pas fourni suffisamment d’informations pour permettre aux consommateurs de juger de l’exactitude de l’allégation ;
  • dans 37% des cas, l’allégation comportait des affirmations vagues et générales mentionnant des termes tels que "conscients", "respectueux de l’environnement" et "durables", visant à donner aux consommateurs l’impression non étayée qu’un produit n’avait pas d’incidence négative sur l’environnement."

Didier Reynders continue : "il y a également des opérateurs commerciaux peu scrupuleux qui cherchent à duper les consommateurs avec des allégations vagues, fallacieuses ou exagérées. La Commission est fermement résolue à donner aux consommateurs les moyens d’agir dans le cadre de la transition écologique et à lutter contre l’écoblanchiment."

Les entreprises posant problème seront contactées par les autorités nationales afin de corriger leurs arguments et d’être (plus) transparents.

Comment ne pas se faire avoir par le greenwashing ?

Il existe des applications tel que Yuka ou Inci Beauty (uniquement pour les cosmétiques) qui permettent de scanner le code-barres du produit et d’en découvrir les ingrédients. L’application Ecocompare (malheureusement indisponible en Belgique) permet également de scanner des produits et d’en recevoir une note se basant sur 5 principes : l’environnement, la santé, l’aspect social, l’éthique et la qualité.

De plus, l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) en France propose un guide gratuit pour apprendre à décoder les techniques de greenwashing et ainsi pouvoir les éviter.

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