Découvrez les critiques cinéma de ce mercredi 21 juin signées Hugues Dayez.
Le Grand Méchant Renard
En 2012, le dessinateur Benjamin Renner, avec la complicité de nos compatriotes Vincent Patar et Stéphane Aubier, réalisait l’adaptation très réussie de "Ernest et Célestine" d’après les livres de Gabrielle Vincent. Aujourd’hui, il s’inspire d’un matériel qui lui est propre : "Le grand méchant renard" est une bande dessinée publiée en 2015. Pour le film homonyme qui sort aujourd’hui, il a imaginé deux autres récits ; le film aurait donc pu s’intituler Trois contes de la ferme.
On y retrouve le bestiaire habituel à ce genre de contes : un renard, des poules, un chien de garde, un loup… Mais aucun de ces animaux ne se comporte comme on pourrait s’y attendre : le renard est pleutre, le chien de garde feignant, les poules prennent des cours d’autodéfense… Renner revisite les clichés du genre avec malice. Son humour est accessible à tous, ses dialogues sont fluides, son casting de voix – où les poussins sont interprétés par des vrais enfants, ce qui mérite d’être souligné – est pertinent.
Sur le plan esthétique, le film s’écarte des canons aujourd’hui en vigueur dans le monde de l’image de synthèse 3D. Même si le film a été réalisé par ordinateur, il renoue avec le charme du dessin animé, les décors semblent esquissés à l’aquarelle, et le graphisme des personnages, quoique épuré, ne réduit pas pour autant la gamme de leurs expressions.
Bref, "Le Grand Méchant Renard" est une rafraîchissante surprise.