Dans son intervention sur la Justice, le député Philippe Goffin (MR) a même osé une boutade: "En tant qu'ancien DJ, je demande au président le changement de sono de la Chambre", a-t-il déclaré, en ajoutant: "Nos oreilles ont souffert" ses dernières 48 heures.
Accès et financement de la justice: "Trouver un équilibre"
Députés de la majorité et de l'opposition se sont donc succédé devant la tribune. Si les premiers se sont félicité des points évoqués dans l'accord de gouvernement, les questions des seconds ont porté sur l'accès et le financement de la justice.
Ainsi, Christian Brotcorne (cdH) a regretté l'approche "managériale" souhaitée par le nouveau gouvernement.
Plusieurs ont relevé le budget en enveloppe fermée de l'aide juridique. "Nous avons le sentiment d'un définancement général de la justice", a pour sa part estimé la députée Zakia Khattabi, chef de groupe Ecolo.
Pour Raoul Hedebouw (PTB), le programme gouvernemental prévoit "une justice à deux vitesses, une justice de classe".
Le nouveau ministre de la Justice, Koen Geens, a voulu rassurer. Il a parlé à plusieurs reprises d'équilibre dans sa réponse aux diverses questions.
Équilibre entre indépendance et responsabilité, car il faudra, selon lui "un contrôle limité" dans le cadre de contrats de gestion avec l'administration, par exemple.
Équilibre également entre le "droit au droit, et l'instrumentalisation de la justice". "Les décisions indépendantes des magistrats", engendrent une inconnue au niveau des factures de la Justice, a-t-il dit. Pour le ministre, "il faudra dans ce cadre en venir à un système où il y a un minimum de budgétisation possible". Éviter l'instrumentalisation, c'est par exemple travailler sur les coûts des droits de greffe, dit-il. "Il faut donc réfléchir, ensemble avec les assureurs, à chercher des formules pour faciliter l’accès à la justice".
"Vous le concevez le concevez comme une assurance obligatoire ?", demande Laurette Onkelinx (PS). "Une obligation irait trop loin. Il faut trouver un juste équilibre", a-t-il encore répété.