Le géant pharma GSK investit 70 millions à Wavre pour produire un vaccin contre le RSV, un virus respiratoire

© wouter rawoens

Temps de lecture
Par Johanne Montay

C’est le nouvel administrateur délégué de GSK Belgique qui l’annonce, avec fierté : Emmanuel Amory est arrivé début juin à la tête du "navire amiral" du Brabant wallon, comme il l’appelle. Et il veut montrer que son entreprise prend les devants. Il est vrai, reconnaît-il, que GSK accuse du retard en termes de vaccins à ARN messager. Il ose même repositionner le chiffre d’affaires de GSK en termes de vaccins, à la 4e place du podium, alors qu’il était à la 1re, naguère. Le Covid est passé par là. Mais ce qu’il entend faire passer comme message, Emmanuel Amory, c’est qu’il n’y a pas que les vaccins contre le Covid-19, et que son groupe veut aller de l’avant.

Emmanuel Amory, administrateur délégué de GSK Belgique
Emmanuel Amory, administrateur délégué de GSK Belgique © GSK

L’entreprise annonce des résultats d’étude clinique de phase 3 "très positifs" en ce qui concerne le vaccin de GSK contre le RSV, le virus respiratoire syncytial. Ce virus est responsable de 260.000 hospitalisations et 24.000 décès chez les adultes âgés chaque année. GSK va lancer sa phase de soumission de ce candidat vaccin à l’Agence européenne des médicaments (EMA), le régulateur européen.

Mais sans attendre, le groupe annonce 70 millions d’investissements pour produire l’antigène de ce vaccin sur son site de Wavre. Cette somme s’ajoute aux 330 millions d’euros déjà annoncés en mars 2021 pour couvrir les postes de lyophilisation et de recherche et développement technique. Investir sans attendre les autorisations ?

Rien de plus logique, pour l’administrateur-délégué, Emmanuel Amory : " La nature de notre business est d’investir à risque. Nous ne pouvons pas attendre les résultats cliniques, l’approbation des dossiers, pour construire une usine. Nous devons toujours absolument être préventifs. Il s’agit ici d’un vaccin qui est le virus respiratoire syncytial, le RSV, qui attaque les poumons, qui crée parfois un petit rhume, mais qui peut aller jusqu’à une bronchite voire une pneumonie […] Nous sommes les premiers à avoir des vrais résultats significatifs. Nous avons de réelles réponses du système immunitaire."

Le site de production de GSK à Wavre
Le site de production de GSK à Wavre © GSK

Le "navire amiral" du BW

La division "vaccins" représente actuellement 20% du chiffre d’affaires de l’ensemble de l’activité GSK, soit 39,5 milliards d’euros en 2021. Emmanuel Amory les envisage sous un mot-clé, un néologisme : la "GloBELisation", à savoir une globalisation ancrée en Belgique. GSK en chiffres, ce sont plus de 20 vaccins différents, et 21 candidats vaccins en développement. L’entreprise avance que plus de 90% de ses vaccins offrent une protection supérieure à 90%. Outre le site de Wavre, GSK possède 12 sites de production dans le monde, et 17.000 salariés, dont 9000 rien qu’en Belgique, dans un rayon de 15 kilomètres.

En Brabant wallon, 3 sites sont au cœur des activités : à Rixensart, GSK se concentre sur la recherche et développement ; à Wavre, sur la production et l’emballage ; et à Gembloux, sur la distribution.

A côté des vaccins, le nouveau patron insiste sur deux autres pôles de développement : l’immunothérapie et le travail sur la résistance des bactéries aux antibiotiques.

Et le Covid-19 ?

La première version du vaccin contre le Covid-19 que GSK entendait développer avec le français Sanofi ne verra jamais le jour, faute d’efficacité suffisante. L’entreprise mise maintenant sur la deuxième version, avec l’espoir qu’elle pourrait devenir un "booster" combinable avec les vaccinations antérieures par d’autres produits et qui serait, grâce à l’utilisation d’un adjuvant, plus efficace sur des populations âgées.

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma...Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous