Salut les garçons. Pour ceux qui ne vous connaissent pas encore, rapide présentation :
Peter Decuyper : Je suis le grand fondateur du Fuse. J’ai commencé par créer le Fuse et 94 et l’I Love Techno en 95. Je ne suis resté ici que 3 ou 4 ans mais j’ai installé les fondations et ce sont eux qui ont fait le reste.
Andy Walravens : Cela fait 22 ans que je travaille pour le Fuse. J’ai commencé en tant que barman et ça fait six ans maintenant que je suis dans le management.
Vincent Schmitt : J’ai 28 ans et je suis le nouveau marketing manager du Fuse.
Avec vos mots, pourriez-vous nous contextualiser un peu ce lieu, son histoire ?
Peter : Au départ c’était un cinéma. A un certain moment, Monsieur Roberto, le propriétaire du bâtiment, en a fait une discothèque : disco Rojo en bas et disco verde en haut. Les deux sales existaient déjà et c’était plutôt une boîte de nuit pour la communauté espagnole. Mais au fil du temps, ça n’a plus marché aussi bien. Thierry Coppens, qui faisait alors les soirées La Demence pour la communauté gay le dimanche soir, a eu l’idée lumineuse de les faire chaque samedi, au lieu d’une fois par mois [...]. Je connaissais assez bien Thierry, j’avais déjà eu l’occasion de travailler avec lui à Ghent. Un samedi soir j’arrive à une soirée La Demence , Thierry était en haut dans la petite sale et il me dit "Peter, je ne sais plus quoi faire, je veux recommencer les soirées le dimanche soir, mais là je suis coincé je dois ouvrir chaque samedi". A ce moment-là, je lui ai dit "moi je cherche une boîte, cet endroit est génial ". Je cherchais en effet un endroit pour faire des soirées techno…à l’époque, il y a 25 ans, peu de gens savaient ce que c’était. Dans ma tête, j’avais naïvement l’idée que tout le monde attendait une boîte techno en Belgique…
Andy : Moi à ce moment-là, j’étais client. J’ai connu le Fuse après deux ans d’existence. Un bon ami à moi, qui était dans la musique et qui suivait tout ce qui se passait, m’a emmené. Comme je n’avais pas de voiture à ce moment-là, j’étais obligé de le suivre et il voulait absolument venir au Fuse. Je suis tombé directement amoureux de cet endroit, de la musique… et on est allé presque chaque week-end au Fuse et on a plus quitté le bâtiment.
Vincent : pour moi le Fuse, c’est un club mythique comme le Rex, comme la Fabric à Londres. Je l’ai connu quand j’étais jeune et que je commençais à écouter de la musique électronique. C’est un endroit que je connaissais sans même jamais être venu à Bruxelles. Donc oui, le Fuse, tu le découvres quand tu baignes dans la musique électronique. C’est un club mythique de Belgique, c’est le premier nom de club qu’on m’a sorti quand on parlait de la scène techno Belge.
Vous vous souvenez de la première soirée que vous avez organisée ?
Peter : La première soirée, c’était l’ouverture en avril 94. Je pense que tout le monde attendait un club techno. On avait ouvert les deux salles : en bas c’était techno, en haut c’était house. Il y avait je crois environ 800 personnes, mais pas du tout la clientèle techno. La salle house en haut marchait bien mais la salle techno était vide, c’était une catastrophe. Et la semaine d’après, c’était encore pire, on avait 300 personnes et la semaine encore après 200 … les débuts, c’étaient vraiment catastrophique.
Andy : Moi je n’ai jamais organisé de soirée au Fuse mais je peux quand même parler de mon expérience. J’étais l’assistant de notre ancien directeur et je faisais avec lui la logistique de certaines grosses productions, comme : le Fuse on the beach, le Crossroads, le Tunnel Rave. Ma première grosse prod, c’était le Fuse on the Beach à Blankenberge. Il faut savoir que c’était un très gros évènement et je n’avais pas trop d’expérience dedans, c’était vraiment un nouveau monde qui s’ouvrait à moi. Mais c’était magique. On avait travaillé pendant des semaines et quand j’ai vu le jour j l’ambiance et tous les gens qui dansaient, qui s’éclataient, l’adrénaline est montée et c’est vraiment à ce moment-là que j’ai découvert ma passion pour ce métier.