C'est un vent de panique qui a soufflé lundi matin sur les Bourses européennes. En quelques minutes, le principal indice européen a dévissé de dix points avant de réduire ses pertes dans les salles de marché. Depuis, les conjectures se sont démultipliés.
En quelques minutes, ce lundi matin vers 10 heures, le Bel20 a dégringolé de plus de 5%, avant de se reprendre tout aussi rapidement. Ce jour-là, Franck Vranken, chef stratégie de la banque Rothschild, était dans la salle de marché. Il nous raconte : "On a vu que dans une fraction d'une minute, voire quelques secondes, le marché a baissé de l'ordre de 7 % pour la Suède et de l'ordre de 2.5 % pour les grands indices européens, avant de pouvoir se redresser. Et donc en fait, clairement, il y a eu une énorme baisse d'un moment à un autre qu'on ne pouvait pas expliquer. "
Que s'est-il passé alors ? Comment explique-t-on cet étrange trou d'air ? En fait, il s'est passé ce qu'on appelle un "flash crash" ou un "crash éclair" en jargon boursier. Dans une salle de marchés, un trader a fait une erreur de manipulation. Christophe Clezinsky, associé de B-Trader, una salle de marché pour traders indépendants, nous explique : "Concrètement, ce lundi matin, il y a eu un trader de la Citibank qui a fait une vente, mais qui apparemment s'est trompé dans la quantité de contrats à terme vendus, ce qui a évidemment provoqué un séisme sur les marchés. On parle de 300 milliards, ce qui est énorme parce qu'on est dans le cadre de contrats à terme. Ce sont des produits avec des effets de levier très, très importants."
Très banalement, cette erreur humaine peut être liée à une mauvaise manipulation : les traders disposent de raccourcis qui permettent d'entrer des chiffres en appuyant sur un seul bouton. Par exemple, il peuvent entrer trois "0" en appuyant sur un bouton. En un clic, ils peuvent alors vendre 10.000 contrats au lieu de dix...avec, à la clé, une boulette aux conséquences colossales pour certains acteurs.