Le fiston donne un coup de main et écope d'un contrôle de l'inspection du travail

Le fiston donne un coup de main et écope d'un contrôle de l'inspection du travail

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Par Jean-François Herbecq

C'était la journée italienne à Tongres dimanche dernier : ce matin là, Matteo, 10 ans, donne un coup de main à son père, garagiste et dealer Fiat et Alfa Romeo. Il accroche un cordon, met les bouteilles au frais...

Soudain, le jeune garçon est entouré par trois femmes : c'est l'inspection du travail, explique le père, Roberto Botta, à Het Belang van Limburg. "Elles ont demandé nos cartes d'identité (...) Selon elles, il s'agissait de travail de mineurs. Je leur ai expliqué que c'était mon fils et qu'il avait demandé à aider. C'est tout de même normal pour les gosses de 10 ans? Ils veulent participer. J'ai dit 'Bien sûr'".

S'en est suivi une discussion animée avec les inspectrices qui ne l'entendaient pas de cette oreille. Selon le SPF Emploi et travail, le seul travail des enfants permis est celui qui a fait l'objet d'une demande acceptée. "Sinon, il y a des amendes administratives et éventuellement présentation au tribunal du travail", précise le ministère.

Kafka

Pour l'union des indépendants UNIZO, il s'agit d'intimidation pure. Le système des exemptions est kafkaïen, ajoute UNIZO : "Les inspecteurs n'arrivent pas à faire la différence entre la lettre et l'esprit de la loi. Nous insistons pour qu'à l'avenir les contrôles se fassent sérieusement avec plus d'attention pour la réalité".

Le SNI, le Syndicat national des indépendants, trouve pour sa part cette intervention de l'inspection sociale absurde : "Une situation pareille est impossible à catégoriser de travail des enfants", insiste la présidente du SNI, Christine Mattheeuws, qui elle-même aidait dans le commerce de ses parents à partir de l'âge de six ans. "Que l'inspection sociale lutte contre de véritables formes de travail des enfants est plus que logique, mais punir les enfants qui aident avec beaucoup de plaisir, va beaucoup trop loin. "

#aiderc'estnormal

Le secrétaire d'Etat à la Lutte contre la fraude sociale Philippe De Backer (Open Vld) s'en est aussi mêlé: il est en colère et l'a fait savoir par communiqué : "Que des enfants donnent occasionnellement un coup de main - à la maison ou au magasin de leurs parents lorsqu'il y a quelque chose de spécial à faire - est tout à fait normal. Cela fait même partie de leur éducation. De tels contrôles ne constituent nullement une priorité des services d'inspection sociale. La lutte contre le vrai travail des enfants, le dumping social et le travail au noir, voilà les vraies priorités", réagit le secrétaire d'Etat.

Il attend de l'inspection du travail qu'elle soit "respectueuse envers les entrepreneurs honnêtes" "Les priorités définies à l'attention des inspecteurs sont claires. Ne pas houspiller les employeurs qui agissent de bonne foi".

Pour mettre les points sur les I, Philippe De Backer lance même un hashtag  (#aiderc'estnormal), devenu entre-temps "trending topic" en Belgique, et tweette qu'il donnait aussi un coup de main à la ferme des ses grands-parents en aidant à traire les vaches ou à nettoyer les étables.

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