Jusqu’à il y a moins de trente ans, aucune règle n’encadrait les finances des partis politiques en Belgique. Pendant 160 ans, les partis belges ont pu dépenser ou récolter de l’argent pratiquement à leur guise. D’ailleurs, la Constitution ne prévoit toujours pas l’existence des partis politiques qui pourtant gèrent nos différentes institutions.
La première loi date du 4 juillet 1989. Et depuis, elle a été complétée à 14 reprises ! Signe que ce financement des partis politiques est devenu un véritable sujet de préoccupation, un réel enjeu démocratique.
En quelques années, la Belgique est passée d’un système totalement dérégulé, où l’origine de l’argent des partis n’importait guère, à un financement totalement public des groupes politiques représentés dans les parlements.
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Mais ce qui demeure depuis les origines, c’est que les partis n’ont pas de personnalité juridique. Les partis politiques en Belgique ont opté́ pour l’association de fait et non pour une personnalité juridique.
"En théorie, selon le CRISP, l’absence de personnalité juridique emporte dès lors l’absence de droits et de devoirs. Les partis politiques ne peuvent en principe ni contracter, en justice, ni disposer d’un patrimoine propre. Le parti politique n’existe donc pas juridiquement, pour ainsi dire."
Il est donc toujours quasiment impossible d’attaquer un parti en justice, par exemple. Les syndicats fonctionnent aussi avec un modèle analogue.
C’était mieux avant ?
Avant 1989, tout ou presque était permis : dons des entreprises (dont beaucoup concourraient pour des marchés publics), dons de particuliers non identifiés, détournement de subsides publics via des asbl fantômes, membres de cabinets ministériels travaillant exclusivement au siège du parti, etc.
"Il est important pour une firme de savoir qui sera au pouvoir", entend-on dans ce reportage de 1976.