C’est la question que s’est posée Manon Brulard. Elle a commencé à faire du vélo en arrivant à Bruxelles, à ses 18 ans, et s’est rendu compte qu’elle vivait l’espace public différemment, sans subir de harcèlement de rue. "Je suis arrivée tout doucement au féminisme via le vélo."
Elle a décidé de partir à vélo à la rencontre de femmes de différents pays, de différentes cultures, pour comprendre ce que le vélo peut donner comme statut aux femmes. Son périple l’a menée jusqu’à Tokyo. Son expérience, elle la raconte dans son film Women don’t cycle.
"Le fait de voyager à vélo permet de déconstruire tous les stéréotypes qu’on pourrait avoir sur différents pays. Par exemple, au Moyen Orient, c’est l’une des hospitalités les plus incroyables que j’ai pu voir dans ma vie. […] Je crois que le vélo nous place dans une forme de vulnérabilité qui fait que la rencontre est très facile, parce qu’il n’y a rien qui nous sépare de l’environnement dans lequel on se trouve."
Dans notre société occidentale, on prend le vélo pour acquis, mais dans de nombreux pays, les femmes doivent se battre contre des diktats de société pour pouvoir faire du vélo et occuper l’espace public. Manon Brulard a constaté que cet acte était toujours fédérateur pour les femmes, qui créent ainsi autour d’elles une communauté.
Par ailleurs, Manon est la fondatrice du site Welcome to my garden, un réseau de citoyens qui ouvrent leur jardin aux personnes qui font du slow travel, à pied, à vélo… pour y planter leur tente.