Foley, qui à 40 ans était un reporter expérimenté, avait notamment couvert le conflit en Libye avant de se rendre en Syrie, où il a couvert le soulèvement contre le régime de Bachar al-Assad pour le site d'informations américain GlobalPost, l'Agence France-Presse et d'autres médias.
"Au nom de John et Diane Foley, et aussi de GlobalPost, nous sommes très touchés par les messages de sympathie et de soutien dont nous sommes inondés depuis que la possible exécution de James a été rendue publique", écrit le PDG de GlobalPost, Philip Balboni.
Accent britannique
"Nous sommes horrifiés par la diffusion de cette vidéo - qui n'a pas été authentifiée - et par la revendication de l'assassinat de James Foley", a déclaré le PDG de l'AFP, Emmanuel Hoog.
"James était un journaliste courageux, indépendant et impartial qui a été enlevé en novembre 2012 alors qu'il couvrait le conflit syrien. Les reportages qu'il a faits pour l'AFP et pour d'autres médias étaient reconnus et admirés par un large public. Rien ne pouvait justifier qu'on prive James de sa liberté ou qu'on le menace de mort. Nos pensées vont à sa famille en cette période douloureuse", a-t-il ajouté.
Selon plusieurs témoignages, James Foley a été enlevé dans le nord de la Syrie le 22 novembre 2012. Sa famille, qui avait lancé une campagne d'information, n'avait eu aucune nouvelle depuis lors.
La vidéo d'un peu moins de cinq minutes, qui s'intitule "Message à l'Amérique" a été tournée dans une zone désertique sans qu'il soit possible de savoir où. L'homme masqué qui semble procéder à l'exécution du journaliste, s'exprime en anglais avec un accent britannique.
Cette décapitation présumée rappelle celle d'un autre journaliste américain. Daniel Pearl, 38 ans, correspondant du quotidien américain The Wall Street Journal, avait disparu le 23 janvier 2002 à Karachi, au Pakistan. Une vidéo montrant sa décapitation avait été remise un mois plus tard au consulat des États-Unis.
Réactions internationales
La décapitation du journaliste américain James Foley par l'Etat islamique (EI), si elle est confirmée, est une "barbarie" et un "assassinat ignoble", ont dénoncé mercredi les autorités françaises. "On a affaire à une barbarie qui utilise la peur et la menace", a déclaré le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll à l'issue du Conseil des ministres de rentrée, où la situation internationale a été longuement évoquée. "On doit tout faire pour se mobiliser, c'est l'objectif et la démarche française à l'échelle européenne et à l'échelle internationale", a-t-il poursuivi.
Le Premier ministre britannique, David Cameron, a interrompu mercredi ses vacances pour présider une série de réunions d'urgence après l'annonce de l'exécution sommaire par l'Etat islamique (EI) du journaliste américain James Foley. "Si c'est vrai, le meurtre de James Foley est choquant et pervers. Je vais présider aujourd'hui des réunions sur la situation en Irak et en Syrie", a écrit le Premier ministre sur son compte officiel Twitter.
La chancelière allemande Angela Merkel est "bouleversée" par le sort du journaliste américain James Foley, dont l'Etat islamique (EI) revendique l'exécution dans une vidéo qualifiée de "répugnante" par Berlin.
Opération majeure du HCR
Sur le terrain au nord et à l'ouest de Bagdad, les forces irakiennes appuyées par les milices chiites et les tribus sunnites, ainsi que les peshmergas (combattants kurdes) consolidaient leurs positions après avoir repoussé les jihadistes, mais faisaient mercredi du surplace. Les forces engagées pour reprendre aux jihadistes la ville de Tikrit, l'ancien fief du président renversé et exécuté Saddam Hussein, n'ont pas encore réussi à y entrer.
La reprise du barrage de Mossoul, le plus important d'Irak, a constitué leur principale victoire jusque-là.