C'est une maison exceptionnelle. D'abord par la personnalité du graveur Armand Rassenfosse qui l'a fait construire, qui a vécu et créé dans ces murs, dans l'atelier sous les combles. Exceptionnelle ensuite par la signature de l'architecte Paul Jaspar, qui l'a dessinée à la toute fin du dix-neuvième siècle. L'édifice témoigne de sa recherche d'un style régionaliste, qui se base sur les fondamentaux de la grandeur principautaire passée pour les transposer dans le modernisme, qui tente de concilier les références à l'histoire et l'art nouveau.
La façade est asymétrique: à gauche, le corps de logis, à droite, une deuxième porte d'entrée et une cage d'escaliers qui mènent directement au dernier étage, au domaine de l'artiste. L'immeuble a été classé comme monument voici une dizaine d'années. Le projet consiste en une restauration à l'identique, couverture de toiture, réfection des lanternaux, rénovation des vitraux, des boiseries et des peintures. La fondation Roi Beaudouin, qui gère le dossier a trouvé l'argent pour financer ces travaux. Les procédures d'adjudication sont en cours. L'enquête publique vient de démarrer. La fin du chantier est prévue dans un an et demi.
Mais ensuite ? Les ambitions restent vagues. Il semble acquis que la maison Rassenfosse ne devienne pas à proprement parler un musée: les normes de sécurité pour les visiteurs sont quasiment impossibles à respecter, sans parler des systèmes de régulation de la température et de l'humidité qui seraient indispensables à l'exposition permanente des oeuvres majeures du peintre. L'idée, c'est de s'en servir comme "lieu culturel", pour abriter des événement ponctuels.