Souvenez-vous. C’était en 2018. Le gouvernement Michel proposait de permettre d’entrer chez des particuliers pour interpeller des personnes étrangères en séjour illégal en Belgique. Objectif de ces " visites domiciliaires " : exécuter un ordre de quitter le territoire, accélérer la procédure de retour des " sans-papiers ".
Actuellement, si la police se présente chez un étranger en situation irrégulière, elle ne peut y pénétrer sans son accord. Le projet de loi sur les visites domiciliaires devait permettre de lever cette impossibilité pour faciliter les expulsions.
Mais le projet de loi avait suscité une levée de boucliers de la part de l’opposition et soulevé suffisamment de questions au sein de la majorité pour qu’il soit finalement retiré. Le MR s’était montré particulièrement divisé sur la question. Le projet de loi apparaissait disproportionné aux yeux de ses détracteurs. Il s’agissait selon eux d’une atteinte aux droits fondamentaux pour l’exécution d’une peine administrative. Face à ces tensions, Charles Michel avait préféré abandonner le projet en février 2018 plutôt que de risquer des remous plus profonds dans sa majorité.