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Le CPAS de Bruxelles rachète cinq maisons des Marolles à la Fabrique d'église pour des projets sociaux

Une des cinq maisons de la rue de la Porte rouge rachetées par le Cpas de Bruxelles

© Philippe Carlot - Rtbf

C'est l'épilogue d'un combat citoyen contre la gentrification du quartier populaire des Marolles. Le CPAS de la Ville de Bruxelles a finalisé l'achat, à la Fabrique d'église des Minimes, de cinq maisons de la rue de la Porte rouge. Initialement, la Fabrique d'église comptait vendre ce patrimoine immobilier à un promoteur privé, malgré l'intérêt manifesté d'emblée par le Cpas, désireux de conserver l'affectation sociale de ces logements. Une pétition avait été lancée pour s'opposer à la vente des maisons au secteur privé.

Une première bruxelloise

A priori, un propriétaire est libre de vendre à qui il veut. Mais il existe des exceptions, comme le droit de préemption, par exemple. Ou, comme ici, dans le cas d'une Fabrique d'église: le Ministre-Président de la Région bruxelloise peut annuler la vente en vertu d'une vieille loi de 1809. Selon le cabinet de Rudi Vervoort, sollicité en avril de l'an dernier, il n'existe aucun précédent connu d'une vente annulée en vertu de cette loi. 

C'est donc une grande première. Le Ministre-Président (PS) Rudi Vervoort est intervenu "au nom de l’intérêt général, notamment en ce que les immeubles en question sont situés dans un périmètre en tension au niveau de l’offre en logements accessibles financièrement" selon le communiqué de presse du CPAS. 

L'achat a aussi été rendu possible grâce à un coup de pouce budgétaire du gouvernement. La Secrétaire d'Etat au Logement, Nawal Ben Hamou, a octroyé une subvention d'1,5 million au CPAS qui était allé jusqu'au maximum légal possible pour s'aligner sur l'offre du privé. Les cinq maisons de la rue de la Porte rouge auront en outre besoin d'un peu plus qu'un simple coup de pinceau. "Le CPAS envisage en effet la réalisation de travaux, qui s’annoncent d’ores et déjà très lourds. Pour la rénovation des 5 immeubles totalisant une surface brute de 1.178 m², il est estimé qu’un montant avoisinant les 4,3 millions d’euros sera nécessaire".

L'un des immeubles héberge depuis de nombeuses années l'association "Atelier des Droits sociaux". Elle espère évidemment pouvoir rester dans les lieux. Rien ne changera de toute façon avant le début des travaux dans deux ou trois ans. Ce qui laisse au Cpas le temps de trouver une solution de relogement pour les familles et l'association. 

 

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