Le conseil d’Etat a cassé le permis d’exploitation de Kayaks sur la Lesse. Une décision prise suite à la plainte de plusieurs associations environnementales. L’activité continue mais va devoir s’adapter.
Des associations comme Natagora ou Inter-environnement Wallonie dénonçaient les impacts négatifs du passage de milliers de kayaks dans la Lesse. "Trop nombreux" avec un permis qui autorise jusqu'ici une capacité quotidienne de 1369 mises à l’eau et une dérogation de 1825 mises à l’eau pendant 20 jours par an, en dehors de la période de fraie (mai et juin) et lorsque le niveau d’eau est compris entre 18 et 70 centimètres. Mais pour les associations, l’étude d’incidence réalisée à la demande initiale de permis en 2017 n’était pas assez complète. Le Conseil d’Etat a donc suivi l’avis des associations : "Ce n’est pas contre les kayaks cette démarche mais contre la manière dont ça se développe, explique Juan de Hemptinne, président de l’association pour la
défense des sites et vallées du Namurois (ADSVN), également partie prenante dans la plainte. Il y a trop de kayaks et cette pression porte trop préjudice à la biodiversité mais aussi sur le voisinage qui subit les désagréments de ces milliers de passages dans un site naturel exceptionnel".
Les kayaks continuent
Désormais l’exploitant des kayaks SPRL Dinant Tourisme et Pitance attend une décision définitive de la part de la ministre wallonne de l’Environnement Céline Tellier dans les 100 jours. Si le permis est effectivement annulé, dans les faits, cela ne changera pas énormément. L’autorité compétente est alors replacée dans la situation où elle était au moment où elle a été saisie du recours administratif : "Dès lors, pendant la période d’instruction du recours, la décision de 1re instance – en l’occurrence la décision du fonctionnaire technique du 19 juin 2017 octroyant le permis pour 1370 mises à l’eau quotidienne et refusant la mise à l’eau de 2200 mises à l’eau par jour durant 20 jours par an, retrouve sa force exécutoire", explique le SPW.
Dans ce cas, l’exploitant disposera de 3 ans pour faire la demande d’un nouveau permis qui tient compte des points mis en avant par le Conseil d’Etat et les manquements dans l’étude d’incidence initiale : "Ce n’est pas comme si nous avions attendu béatement que ça nous tombe dessus. Depuis 4 ans nous prenons les devants, explique Olivier Pitance. Nous étudions l’impact biologique en suivant le nombre de poissons, d’oiseaux ou la taille des plantes et la résilience du milieu est bonne. La Nature se porte bien. Nous allons donc faire des propositions pour répondre aux attentes et nous sommes prêts à faire des compromis. Pour ce qui est des nuisances, vous savez, ce sont quelques associations qui se battent contre, ça représente une dizaine de personnes qui basent leurs arguments sur des impressions alors que nous avons des études. Ils ont un problème avec tout ce qui touche à la Nature."