Le confinement aurait du bon. Il a permis de faire plonger les chiffres la pollution de l'air et cela aurait permis d'éviter des milliers de morts prématurés. Un centre de recherche international indépendant, basé en Finlande a épluché les mesures de la quantité de particules fines de 200 stations de contrôle, aux 4 coins de l'Europe, ces 4 dernières semaines. et ils les ont comparées aux concentrations des années précédentes. Ils en ont ainsi déduit que 2000 décès avaient été évités en Allemagne, 1700 au Royaume-Uni, 1500 en Italie, 250 en Belgique. Selon ces chercheurs, c'est comme si toute l'Europe avait arrêté de fumer pendant un mois.
Chute inédite de la consommation de pétrole et de charbon, moins de morts
Lauri Myllyvirta, chercheur du "Center for Research on Energy and Clean Air" finlandais explique: "Nous avons eu une énorme diminution de la consommation de charbon et de pétrole, un baisse inédite en Europe, ce sont les facteurs clés de la pollution de l'air sur le continent européen. C'est la raison de cette chute vertigineuse de la pollution. Nous savions que les mesures de confinement auraient un impact important sur la qualité de l'air mais nous avons été surpris du bénéfice pour la surmortalité."
Et d'ajouter: "Nous nous sommes basées sur un très grand nombre de données mais le chiffre de 11 300 décès prématurés évités ne concerne que les 30 derniers jours. Mais nous allons poursuivre la recherche, il est probable que ces chiffres de morts épargnés seront encore plus importants."
Des chiffres plausibles pour l'épidémiologiste Marius Gilbert
Des chiffres crédibles pour l'épidémiologiste, Marius Gilbert qui explique que l'agence européenne de l'environnement publie tous les ans un rapport qui montre qu'un grand nombre de morts dû à la pollution atmosphérique sont évitables, de l'ordre de 7 à 8000 décès par an chez nous. "Les auteurs de l'étude ont estimé que la réduction de la pollution en particules fines avaient baissé de 11%, et celui du dioxyde d'azote de 35%, chez nous, il n'est donc pas surprenant qu'il y ait une baisse de ces décès prématurés de 150 à 500 personnes sur le mois écoulé."
Des particules fines liées à la transmission du Covid-19
"Ce qui est intéressant dans cette étude", poursuit l'épidémiologiste "c'est ce double-effet produit par le 'lockdown'. Il y a de plus en plus de travaux basés sur la corrélation qui sont faits de manière spatiale et temporelle, dans l'espace et dans le temps pour montrer que les fameuses particules fines pourraient être liées à la transmission, elles-mêmes, du virus. Autrement dit, que la propagation du Covid-19 serait favorisée par l'absorption du virus par ces particules fines."
L'arrêt total de l'activité humaine a peut-être freiné la transmission du virus, premier bénéfice, mais deuxième bonne chose, aurait donc aussi permis de réduire l'impact d'autres affections comme les maladies respiratoires ou cardiaques liées à cette pollution de l'air.
Une leçon pour le futur?
Elodie Mertz la spécialiste de la mobilité chez Greenpeace se réjouit de cette bonne nouvelle en matière de pollution mais reste prudente: "C'est une bonne nouvelle qui arrive à cause de circonstances exceptionnelles à cause d'une crise sanitaire qui a des conséquences dramatiques pour certaines personnes. Ce que nous souhaitons, c'est que ces chiffres nous servent à revoir notre mobilité de manière plus globale. Si tout le monde reprend sa voiture comme avant, l'étude n'aura servi à rien."
Ces chiffres nous apprennent que nous vivons depuis longtemps avec ce nombre important de décès supplémentaires causés par la pollution de l'air. ils représentent environ 7000 morts chaque année sans que l'on en parle.
Rappelons que cette pollution atmosphérique invisible cause chaque année plus de 400.000 décès prématurés dans l'Union européenne.
Suivez toute l'actualité européenne avec Euranet Plus, le premier réseau d'information européenne.