Le Clézio, le nomade ancré dans les lettres

Jean-Marie Gustave Le Clezio

© AFP PHOTO/HASAN MROUE

Jean-Marie Gustave Le Clézio, écrivain nomade ancré dans le monde des lettres, avait reçu le Prix Nobel de littérature en 2008.

Il publiait en 2014 Tempête, un recueil de deux novellas, aux éditions Gallimard. La nouvelle éponyme campe un journaliste écrivain sur une île en Corée en proie à des souvenirs qui reviennent de manière obsessionnelle. Le personnage condamné pour avoir assisté passivement à un viol a connu l’emprisonnement. Libre aux yeux de la société, il se sent en prison pour le reste de sa vie et traverse l’existence comme étranger à soi.

En 1963, Le Clézio recevait le Prix Renaudot pour Le procès-verbal, un roman que la critique rapprochait esthétiquement de L’Etranger d’Albert Camus.

Le Clézio écrit : L’île est la certitude de l’irrédemption. Le roman est une île. La mer avec ses flux et reflux, par le mouvement des marées, inscrit le personnage dans le temps cyclique qui induit le retour du même. L’auteur révèle également le lien avec les temps archaïques. Les pêcheuses d’ormeaux plongent en apnée et lancent un cri quand elles sortent la tête hors de l’eau. L’image m’évoque les premiers amphibiens apparus à la fin du Dévonien.

Sous l’apparente simplicité d’un style, clair et limpide marqué par des phrases courtes, Le Clézio fait ressentir la complexité de l’être au monde. Il recourt au monologue qui traduit l’enfermement de ses personnages dans un état de conscience ouvert aux sensations. Une part de rêve éveillé opère à la table d’écriture.

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