Dans les années 80, ils ont 20 ans et ils se nourrissent de cette rébellion, de cette envie de changement, de cette délivrance. Ils ? Ce sont les trois (futurs) plus grands réalisateurs de Corée du Sud. Ils se nomment Kim Ki-duk, Park Chan-wook et Bong Joon-ho. Leurs cinématographies résument bien les qualités du Cinéma coréen. Honneurs au plus ancien, Kim Ki-duk (décédé en 2020 des suites de la Covid-19). Son cinéma est fantasmagorique et poétique, entre violences et paix intérieure. Avec "L’île" (2000), il propose un drame sentimental à travers lequel la propriétaire d’un hôtel situé au cœur d’îlots de pêche tombe amoureuse d’un voyou en cavale. Il y a de la tension, de l’autodestruction et une zénitude antagoniste (due au lieu, à cette île) dans ce film. Dans "Printemps, été, automne, hiver et… printemps", on retrouve cette zénitude au sein d’un temple bouddhiste où un maître et son disciple dissertent du sens de la vie. Voilà certainement l’œuvre la plus onirique de Kim Ki-duk. La moins facile (d’accès) aussi. Mais quoi qu’il arrive, vous devez absolument voir "Locataires". On y suit les aventures de Tae-suk. Sans domicile fixe, le jeune homme squatte des appartements vides, enfin non occupés par leurs propriétaires partis en vacances. Il ne vole rien, non il habite là, juste comme ça. Il fait même la vaisselle et la lessive. Un jour dans l’une de ces habitations, il va rencontrer Sun-hwa, une femme mariée… Tout aussi beau que sensible, laissez-vous embarquer dans cette passion.