La musique est l’un des éléments essentiels du cinéma, des films muets dont la projection était accompagnée par de la musique jouée en live aux grands blockbusters hollywoodiens. Et dans cet univers, il est des collaborations entre cinéastes et compositeurs qui sont marquantes et pérennes. Celle qui s’est créée entre Jacques Audiard et Alexandre Despat en fait partie.
Jacques Audiard, né le 30 avril 1952 à Paris, est un réalisateur, scénariste et ancien monteur français. Fils du réalisateur et dialoguiste français Michel Audiard, on ne peut pas dire que son cinéma correspond à celui de son talentueux papa.
Jacques Audiard a été plusieurs fois récompensé aux César, notamment par trois César du meilleur réalisateur — en 2006 pour "De battre mon cœur s’est arrêté", en 2010 pour "Un prophète" et en 2019 pour "Les Frères Sisters" — et par de nombreux prix dont la Palme d’or lors du Festival de Cannes 2015 pour "Dheepan".
Ses films, généralement bien accueillis par la critique et le public, se caractérisent par des mises en scène stylisées et violentes et par une volonté de combiner cinéma de genre (film noir, film policier, thriller, western) et cinéma.
Un vrai cinéma d’auteur qu’on aime ou pas. Et de toute évidence, Alexandre Desplat l’aime puisqu’il collabore quasi depuis le début avec ce réalisateur.
Et comme il le raconte à propos des films d’Audiard et de leur instrumentation, dans une interview de Stéphane Lerouge :
"A ce jour, Jacques Audiard est le cinéaste avec lequel j’ai le plus collaboré. Ses quatre longs-métrages sont différents les uns des autres et, en même temps, ce sont quatre variations sur le thème de l’initiation. Idem pour la musique : chaque nouvelle partition est organiquement reliée aux précédentes tout en s’en démarquant. D’où la réflexion parfois entendue : "Desplat est difficile à reconnaître. A chaque fois, le son est différent !" Or, c’est précisément ce que je revendique le plus : trouver une couleur orchestrale propre à chaque film, en fonction du sujet, de son traitement, des comédiens, de la lumière… tout en restant fidèle à mon univers mélodique et harmonique. Car je pense de manière très timbale. Avant même l’écriture, je détermine d’abord les noms des instruments, notamment des solistes, leur agencement. La zamza et le balafon seront-ils en avant sur la scène ou plutôt cachés derrière les cordes ? Ce choix de la formation d’orchestre en amont de la composition est essentiel."
Un duo à découvrir avec les partitions des "Frères Sisters" (2018-dernière collaboration en date du duo Audiard-Desplat), du "Prophète" ou encore "De rouille et d’os".