Hainaut

Le célèbre vignoble des Agaises (Ruffus) en état d’alerte : "On se prépare à affronter le gel"

John Leroy en train de tester le nouveau matériel pour protéger les vignes du froid attendu.

© L.A.

Par L.A.

L’an dernier, entre 30 et 40% des récoltes des vignes ont été perdues à cause du gel. Alors cette année, les vignerons ont investi dans du nouveau matériel pour protéger les bourgeons, sensibles au froid attendu.

Parmi les 32 hectares de vignes du Vignoble des Agaises, à Haulchin (Estinnes), certains bourgeons commencent à sortir. Pour ne pas qu’ils brûlent à cause du gel, le vignoble des Agaises s’arme de la technologie Frolight. Au total, 1200 mètres de LEDs un peu spéciaux sont installés le long des vignes, accrochés aux baguettes des plantations. "En fait, ces LEDs vont émettre une lumière infrarouge" explique Etienne Delbeke, directeur du vignoble. "Et cette lumière va chauffer ce qu’elle rencontre. Comme on met le tube près de la baguette, elle va être chauffée et préservée du froid. Et fatalement, les bourgeons ne seront pas brûlés".

Les vignerons installent au total 1200 mètres de ces LEDs.

La lumière infrarouge sera déclenchée automatiquement grâce à une sonde et en fonction de la température. S’ajoute à cela des tours antigels supplémentaires. Car l’an dernier, celles déjà présentes n’ont pas suffi à réchauffer les bourgeons. "Ici, on est sur une tour qui fait 11 mètres de haut avec une hélice qui fait 5 mètres de longueur et inclinée de 5 degrés. Elle permet de capter l’air à moyenne altitude pour le rabattre sur le vignoble. C’est la meilleure solution pour des parties qui sont moyennement importantes. Elle permet aussi une meilleure aisance du travail puisqu’elle démarre automatiquement grâce à des capteurs. Elle s’arrête aussi toute seule quand le vent dépasse les 14 km/h. Mais elle est plus adaptée au gel de printemps qu'au gel d'hiver".

S’adapter au réchauffement climatique

Ces vignerons sont obligés de s’adapter aux conséquences du réchauffement climatique. "On pourrait se dire qu’avec le réchauffement climatique il y a moins de gelée de printemps", raconte John Leroy, l’un des patrons de Ruffus et œnologue. "Mais le souci c’est que la végétation sort 4 semaines plus tôt qu’il y a une vingtaine d’années. Avant, on sortait début mai, on avait le repère des Saints de Glaces, on avait deux semaines de sensibilité et moins de risques de gel. Là, on sort début avril donc on a 6 semaines où on est sensible aux risques de gel. Même si on a gagné 1,5 degré, on a toujours des vents polaires qui redescendent et il y en a toujours un qui est plus violent que les autres".

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma... Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Tous les sujets de l'article

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous