Belgique

"Le CD&V est dans un état extrêmement ambitieux", assure Sammy Mahdi malgré les démissions et les mauvais sondages

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Par Victor de Thier sur base de l'interview réalisée par Thomas Gadisseux

La semaine dernière, le président du CD&V Joachim Coens a indiqué qu’il remettait son mandat de président du CD&V avant son terme. Cette semaine, c'est au tour du ministre flamand de la Santé Wouter Beke - également du CD&V - d'annoncer sa démission. Après ces deux démissions successives, quel avenir pour le parti des chrétiens-démocrates flamands et, plus largement, quelles conséquences pour le gouvernement fédéral ? 

Invité de Matin Première ce vendredi, l'actuel Secrétaire d'État à l'Asile et à la Migration et candidat pour reprendre les rennes du CD&V, Sammy Mahdi, s'est montré optimiste malgré ces départs à répétition. "Le CD&V est dans un état extrêmement ambitieux. Je pense que le parti a beaucoup de choses à offrir aux gens", estime-t-il. 

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Et de citer les avancées mises en place grâce aux chrétiens-démocrates, notamment Annelies Verlinden (ministre de l'Intérieur) et Vincent Van Peteghem (ministre des Finances) au fédéral, voire Hilde Crevits (ministre de l'Economie) et Benjamin Dalle (ministre de la Jeunesse) à l'échelon régional. "Nous sommes un parti qui gouverne", constate-t-il. "Je pense que les gens veulent surtout savoir ce qu'on fait pour leur pouvoir d'achat et leur sécurité".

Je pense qu'il est important pour le parti à un moment donné de montrer quels sont nos principes, quels sont les moments où on ne fléchit pas.

C'est la deuxième fois que Sammy Mahdi se lance dans la course à la présidence du CD&V après sa défaite face à Joachim Coens en 2019. Pourquoi retenter sa chance aujourd'hui ? "Je constate que le parti aujourd'hui, même si nous avons des postes importants, a besoin d'être renouvelé. Il doit peut-être avoir un autre dynamisme, une autre façon de communiquer et de préparer sa stratégie. [...] Je pense qu'il est important pour le parti à un moment donné de montrer quels sont nos principes, quels sont les moments où on ne fléchit pas". 

Wouter Beke : une démission inévitable ?

Le ministre flamand de la Santé et du Bien-être, Wouter Beke (CD&V), a confirmé jeudi soir avoir donné sa démission lors d’une conférence de presse au siège du parti chrétien-démocrate à Bruxelles, expliquant aux journalistes que la mort d’un bébé de six mois, le 18 février dernier dans une crèche de Mariakerke (région gantoise) "l’a touché plus qu’il ne voulait l’admettre au monde extérieur".

"C'était surtout devenu lourd à porter pour Wout lui-même", réagit Sammy Mahdi. "Il faut savoir qu'il est passé par des moments assez compliqués. Quand il y a un enfant qui meurt dans une crèche, c'est un moment douloureux pour lui aussi même si c'est quelqu'un chez qui on ne voit pas directement l'impact émotionnel".

À coté de cela, le candidat à la présidence du parti estime que les changements initiés par le ministre flamand de la Santé n'ont pas été assez reconnus, tout en citant la campagne de vaccination "qui s'est extrêmement bien déroulée en Flandre".

"C'est grâce à la philosophie qu'a initiée Wouter Beke en installant des centres de vaccination partout, localement, près de citoyens", assure-t-il. "Mais par après, on constate qu'il y a une idée qui s'installe, un prisme de la personne et que, quand on se fait attaquer de meurtrier d'enfant sur les réseaux sociaux, ça reste un papa, ça reste un humain, c'est lourd à porter".

Le CD&V au plus bas dans les sondages

Les démissions successives de Joachim Coens et de Wouter Beke se sont précipitées après un sondage de la VRT et du Standaard qui pointait le CD&V derrière le PVDA, l'équivalent du PTB en Flandre. Le parti est-il à ce point fragile que ce sont les sondages qui provoquent des démissions ?

"Je ne pense pas que ce soit le sondage en soi qui fait la démission, c'est une accumulation de plusieurs choses", rétorque Sammy Mahdi. "Ce n'est pas le seul sondage, il y en a eu plusieurs. Nous voyons que le CD&V ne fait pas un bon score dans ceux-ci. C'est quand même bien de voir qu'il y a des hommes politiques, en l'occurrence ici Joachim Coens et Wouter Beke qui, entre autres raisons, décident de prendre leur responsabilité car le parti ne se porte pas bien. C'est à d'autres aussi à montrer maintenant ce qu'il faut faire".

Une ambition commune

Le Secrétaire d'Etat s'est également attardé sur l'ambiance au sein du gouvernement fédéral, où les violons des sept partis formant la coalition Vivaldi semblent désaccordés sur de nombreux points.

"Je pense qu'il est important pour chaque parti au sein du gouvernement de réaliser que nous avons l'occasion de faire des réelles réformes pour ce pays et que si nous ne le faisons pas, si chacun joue son violon tout seul, ce sont les extrêmes qui vont gagner [...] Je pense qu'il y a beaucoup d'ambition dans chaque parti, mais il faut avoir l'ambition de réaliser des projets ensemble". 

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