Ce dernier a été la cible d'une campagne de dénigrement du gouvernement hongrois, qui a poussé plusieurs membres du PPE (le cdH et le CD&V, le CSV luxembourgeois, ainsi que des formations finlandaise, suédoise, néerlandaise et portugaise) à réclamer l'exclusion de la formation du leader populiste hongrois.
La polémique a donné lieu ce week-end à une passe d'armes entre M. Orban d'un côté et les partis qui souhaitent l'exclure, le premier accusant les seconds de jouer le rôle d'"idiots utiles" qui le renforceront au final.
Dans Le Soir de ce lundi, le prédécesseur de Maxime Prévot à la présidence des centristes, Benoît Lutgen, tête de liste du cdH au Parlement européen, assure en revanche que le cdH ne claquera pas la porte du PPE si le Fidesz n'en est pas exclu.
"L'objectif est qu'il s'en aille, pas nous, qui avons une longue tradition au sein du PPE. Même si on ne l'exclut pas, il finira par partir rejoindre ses partenaires naturels de la droite radicale", selon M. Lutgen, qui a présidé le cdH entre les mandats de Mme Milquet et de M. Prévot.
"Malaise"
La question d'un départ du cdH du PPE divise le parti de longue date. Sous la législature qui s'achève, l'eurodéputé Claude Rolin a régulièrement voté différemment de la consigne du groupe conservateur de droite et centre-droite, le plus important de l'hémicycle mais en baisse dans les sondages.
Si M. Lutgen, lui, dit se sentir bien dans "le PPE de Michel Barnier et d'Angela Merkel" (le négociateur européen du Brexit et la chancelière allemande), M. Prévot confirmait dernièrement encore le "malaise" de son parti au sein du groupe.
Joëlle Milquet avait, par le passé, déjà affiché sa proximité avec le MoDem (Mouvement démocrate) français de François Bayrou, qui souffle le chaud et le froid avec La République en Marche du président Macron, dont l'apport en sièges après les élections du 16 mai prochain attise la convoitise du groupe des libéraux (ALDE) présidé par le Belge Guy Verhofstadt.
Au PPE, une proposition d'exclusion d'un membre peut uniquement être soumise par la présidence - actuellement assurée par le Français Joseph Daul, du parti Les Républicains fondé par Nicolas Sarkozy - ou par sept partis membres ordinaires ou associés issus de cinq pays différents.
De son côté, le candidat-phare du PPE aux élections européennes, l'Allemand Manfred Weber, s'est jusqu'ici contenté de réclamer des excuses de Viktor Orban pour la campagne anti européenne et le retrait de cette dernière.
S'il est généralement jugé conciliant envers M. Orban et sa dizaine d'eurodéputés, M. Weber n'en a pas moins voté à l'automne dernier le déclenchement d'une procédure européenne de surveillance du respect de l'Etat de droit (article 7) contre la Hongrie, pouvant théoriquement mener à des sanctions.