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Le bricolage de Luc pour semer efficacement les légumes et fleurs annuelles à repiquer

Bricolage : Une planche à semer

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Par Luc Noël via

Comment les horticulteurs sèment-ils les plantes qui sont ensuite vendues en pots ? Beaucoup emploient des terrines. Les plantules se développent ensemble dans le même substrat avant d’être séparées pour le repiquage. Simple et efficace. La méthode est encore plus performante en employant une planche à semis, comme celle que Luc nous propose de fabriquer.

Face aux chaleurs et sécheresses qui compromettent la bonne réussite des semis en pleine terre au potager, de plus en plus de jardiniers pratiquent le repiquage. Sauf pour les espèces, comme la carotte, qui doivent pouvoir directement développer leur fine racine profondément dans le sol, cette méthode permet d’obtenir des rangs parfaits. Un autre avantage : comme le sol est occupé moins longtemps, il peut être possible d’effectuer une culture supplémentaire sur la même surface au fil de la belle saison.

Avec une petite spatule ou un bout de bois taillé en pointe, les plantules semées en terrine avec un bon écartement sont aisément séparées pour être repiquées individuellement.
Avec une petite spatule ou un bout de bois taillé en pointe, les plantules semées en terrine avec un bon écartement sont aisément séparées pour être repiquées individuellement. © Getty Images

Semer pour repiquer

Les plateaux de semis alvéolés où les plantes se développent individuellement ont un grand désavantage. Comme le volume de substrat présent dans chaque logette est limité, l’assèchement survient rapidement. Une attention particulière est nécessaire pour garantir aux plantules des conditions de croissance sans stress hydrique. Par ailleurs, les semis en logettes ou en mottes pressées impliquent des vides, puisque les semences n’ont pas une faculté germinative de 100%. Mais semer plusieurs graines par volume entraîne ensuite un travail d’éclaircissement, sans compter le gaspillage de semences. Aussi, nombre d’horticulteurs perpétuent la méthode ancestrale. Ils sèment dans des terrines. Le volume de terreau maintient bien l’humidité. Toutes les plantules qui se sont développées sont ensuite repiquées individuellement.

Les logettes des plateaux de semis à alvéoles ont un faible volume. Surtout si le terreau n’est pas de bonne qualité, l’assèchement survient rapidement. Plus les plantes se développent, plus vite le manque d’eau survient.
Les logettes des plateaux de semis à alvéoles ont un faible volume. Surtout si le terreau n’est pas de bonne qualité, l’assèchement survient rapidement. Plus les plantes se développent, plus vite le manque d’eau survient. © Getty Images

La planche à semer, la simplicité

Tous les semis de plantes à repiquer, légumes ou fleurs annuelles, peuvent être effectués dans le même modèle de terrine, à choisir en jardinerie. Une épaisse planche aux dimensions de la terrine est garnie de petits plots de bois, selon un quadrillage avec un écartement de 4 cm. Ces plots sont constitués de chevilles employées pour les assemblages. Elles ont un diamètre de 10 mm et elles sont toutes enfoncées de manière uniforme pour dépasser de 10 mm. Le substrat est tassé avec une planchette, puis la planche de semis est enfoncée sur la surface de terreau. Les plots forment des trous pouvant accueillir chacun une graine. Par rapport à un semis à la volée, les semences sont réparties de manière bien homogène. Si le nombre d’alvéoles est plus important que le nombre de plantules d’une variété que l’on souhaite obtenir, la terrine peut accueillir simultanément d’autres variétés, afin d’occuper tous les trous de semis.

La planche à semer permet d’éviter un semis trop dense. Les plantes restent humides et filent en cherchant la lumière. Cette situation favorise l’apparition de la fonte des semis, qu’il s’agisse de légumes ou de fleurs annuelles à repiquer.
La planche à semer permet d’éviter un semis trop dense. Les plantes restent humides et filent en cherchant la lumière. Cette situation favorise l’apparition de la fonte des semis, qu’il s’agisse de légumes ou de fleurs annuelles à repiquer. © Getty Images

Une bonne manière d’éviter la redoutable fonte des semis

Semer en terrine de manière bien espacée est primordial pour éviter une attaque de la fonte des semis, un incident auquel les jardiniers peuvent être confrontés. Que se passe-t-il ? En l’espace de quelques heures seulement, les jeunes plantules se couchent sur le substrat, se désagrègent et disparaissent, d’où le terme " fonte des semis ". Il s’agit d’une infection par un champignon microscopique. Plusieurs espèces peuvent en être la cause : Pythium, Phythophtora, Rhizoctonia… Surtout dans les semis effectués à la chaleur, le champignon se développe vigoureusement parmi les plantes trop denses qui restent humides.

Comment ces champignons sont-ils apportés dans le semis ? Soit par de la terre ou du terreau déjà présents sur les parois du récipient, soit par l’eau d’arrosage. Il faut donc bien nettoyer les pots et terrines avant leur emploi et préférer pour l’arrosage de l’eau du robinet plutôt que de l’eau de citerne.

Gare aux couvercles translucides qui permettent de favoriser la chaleur par effet de serre. Faute d’une aération, ils concentrent de l’eau de condensation qui peut aussi favoriser une attaque de la fonte des semis.
Gare aux couvercles translucides qui permettent de favoriser la chaleur par effet de serre. Faute d’une aération, ils concentrent de l’eau de condensation qui peut aussi favoriser une attaque de la fonte des semis. © Getty Images

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