Les Britanniques qui se sont déplacés jusqu’aux urnes en juin 2016 ont majoritairement choisi de quitter l’Union Européenne. Pourtant, quand on y regarde de plus près, toutes les nations qui constituent le Royaume-Uni n’étaient pas d’accord sur ce point (à savoir l’Angleterre, l’Ecosse, l’Irlande du Nord et le Pays de Galles). Les Ecossais et les Irlandais du Nord ont en effet exprimé leur désir de rester dans l’Union Européenne avec respectivement 62% et 55.8% en faveur du "stay". Un résultat qui contraste avec le, très juste, 51.9% obtenu sur l’ensemble du territoire. Pourtant, la machine était lancée et tout le monde est dans le même bateau. De quoi raviver ou exacerber les dissensions entre les Nations et le pouvoir central à l’approche de la concrétisation du Brexit. Tour d’horizon.
La perspective d’un nouveau référendum ?
Le désir d’indépendance des Ecossais n’est pas nouveau, ils se sont d’ailleurs rendus aux urnes en 2014 pour s’exprimer à ce sujet. A l’époque, le non l’emporte à plus de 55%. Pourtant, le Parti Nationaliste Ecossais possède une majorité et est au pouvoir dans la nation britannique mais les partisans de l’union avaient un argument de poids : l’Union Européenne.
En effet en cas de prise d’indépendance par l’Ecosse, la nation devait se porter candidate pour devenir un Etat membre de l’Union Européenne, "le problème c’est que la procédure d’adhésion à l’Union Européenne nécessite l’unanimité des Etats membres de l’Union. Or, le Royaume-Uni était toujours membre à l’époque et il aurait été fort peu probable qu’ils donnent leur accord après le divorce", explique Benjamin Bodson, chercheur en droit européen à l’UCLouvain et à l’Institut Egmont. Dès 2021, le Royaume-Uni ne serait plus en mesure de faire barrage à une adhésion de l’Ecosse à l’Union Européenne, même si "certains pays comme l’Espagne ou la Belgique ne seraient pas forcément prompts à accepter l’avènement d’un mouvement indépendantiste", ajoute Benjamin Bodson.