Le constructeur aéronautique avait absolument besoin d'une bonne nouvelle: il est englué dans une crise sans précédent depuis l'accident rapproché de deux 737 MAX en octobre 2018 et mars 2019, qui ont fait 346 morts. Les enquêtes en cours sur les causes de l'accident ont mis en cause un logiciel, le MCAS, qui devait empêcher l'avion de "décrocher", c'est-à-dire de s'écraser, dans certaines configurations de vol.
Mais au-delà de ce système, c'est toute une culture de négligence, de profit avant la sécurité et de relations dangereusement étroites avec le régulateur américain, qui a été dévoilée par l'enquête.
Mi-janvier, le conseil d'administration a nommé David Calhoun, 62 ans en remplacement de Dennis Muilenburg, limogé pour une gestion jugée calamiteuse de la crise du MAX. Depuis, M. Calhoun a essayé de rassurer à la fois les régulateurs, les salariés, les compagnies aériennes et le président Donald Trump.
Outre la grave crise de confiance à laquelle doit faire face Boeing, l'affaire du MAX a un coût exorbitant. La facture s'élève pour l'instant à plus de 9,2 milliards de dollars mais les analystes s'attendent à ce qu'elle s'envole. Le manque à gagner est d'environ 1 milliard de dollars par mois depuis l'immobilisation, calculent les analystes de JPMorgan.