Il y a quelques semaines, Carrefour s'est lancée dans une vaste campagne de pub visant à mettre l'accent sur une alimentation de qualité accessible à tous. L'enseigne promet, notamment, de soutenir les producteurs locaux. Elle n'hésite pas non plus à prétendre être la marque bio la moins chère... Alors réalité ou poudre aux yeux? Nous avons vérifié...
Impossible de passer à côté : dans les toutes-boîtes, à la télé, "Act for food" est partout. Il s'agit d'un programme mondial à travers lequel Carrefour prend une série d'engagements vis-à-vis du consommateur. Pour commencer, l'enseigne promet d'être la marque bio la meilleure marché. Pour vérifier, nous avons comparé avec divers produits bio vendus en marque distributeur dans deux autres grandes enseignes de la grande distribution. Pâtes, oeufs, lait, farine, mayonnaise... Premier constat : les prix du bio dans ces trois magasins se tiennent dans un mouchoir de poche. Certes, à quelques cents près, Carrefour est souvent le plus compétitif, mais pas toujours... Parfois, le bio, chez Colruyt, fait jeu égal. Et, pas de chance pour Carrefour, nous avons même déniché, dans l'enseigne belge, du bio moins cher. Un kilo de farine bio vendu 1,45 euros chez Carrefour; 1,26 chez Colruyt! Bingo! Alors, comme le suggère Carrefour, nous sommes allés nous faire rembourser la différence.
A l'accueil d'un Carrefour, on nous a rendu les 19 cents d'écart sans sourciller. Carrefour n'est donc pas toujours la marque bio la moins cher. Mais, pour notre consultant alimentaire, Robert Remi, ce n'est pas le plus gênant. Il nous fait remarquer que, sur certaines marchandises, impossible de connaître l'origine. "On nous dit que le lait est embouteillé en Belgique, mais produit dans un pays de l'Union européenne... C'est très vague, explique Robert Rémi. Cela peut donc provenir d'Espagne ou d'Estonie... on n'en sait rien... idem pour la farine..." Dommage d'autant que dans son programme mondial, Carrefour s'engage aussi à soutenir les producteurs locaux.
De plus, selon notre consultant, cette guerre des prix sur le bio risque de faire peser sur le secteur la même pression que dans le conventionnel.