Ce 17 avril, cela fait un mois jour pour jour que la Première ministre Sophie Wilmès annonçait le confinement total de la Belgique.
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Ce 17 avril, cela fait un mois jour pour jour que la Première ministre Sophie Wilmès annonçait le confinement total de la Belgique.
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L’annonce arrive après un Conseil national de sécurité.
L’impact de ce qu’on appelle alors qu’une épidémie de coronavirus est planétaire. Après la Chine, l’Italie est durement touchée. La menace se précise pour la Belgique qui comme d’autres pays doit prendre des mesures pour réagir et tenter de contrôler la situation au plus vite.
Avant cela, le gouvernement fédéral avait déjà pris, le 12 mars, des dispositions dans le cadre de la lutte contre le Covid-19.
Ces mesures avaient déjà restreint toute une série d’activités comme : les activités récréatives, sportives, culturelles, folkloriques privées ou publiques. Les bars ont dû fermer leurs portes, les magasins hors supermarchés se sont vus contraints de fermer le week-end, les cours ont été suspendus alors que les crèches sont restées ouvertes.
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Le quotidien des Belges est déjà bousculé, mais c’est sans comparaison avec ce qui sera annoncé le mardi 17 mars au soir. Les chiffres du nombre de contaminations et de décès commencent doucement à prendre de l’ampleur. À ce stade, on recense 14 décès et 1486 cas d’infection au Covid-19.
Le mercredi 18 mars à midi, la Belgique entre officiellement en confinement. De quoi faire basculer la vie de tout un pays.
Le 18 mars à midi, la Belgique change de visage. Les rues sont désertes, un calme inhabituel règne dans les villes. La Première ministre Sophie Wilmès a été claire, ces mesures doivent être suivies à la lettre, des sanctions sont prévues pour ceux qui ne les respectent pas.
L’activité de tout un pays ralentit brusquement, les Belges doivent s’adapter, au moins jusqu’au 5 avril.
Ces mesures exceptionnelles de confinement impactent tous les secteurs : la vie sociale et économique du pays est sur le point de basculer.
Et ces premiers jours de confinement ne se passent pas sans heurts. Les débuts sont difficiles, les entreprises sont frappées de plein fouet, les plus faibles aussi. Le monde du travail est durement touché et doit se réinventer, quand il le peut.
Des milliers de Belges découvrent le télétravail. Ceux qui ont des enfants en âge d’aller à l’école s’organisent et tentent d’apprendre à jongler entre leur activité professionnelle à domicile et la garde de leur progéniture. Ils ne peuvent plus compter sur une éventuelle aide des grands-parents, les personnes âgées sont fragiles et il faut éviter qu’elles n’entrent en contact avec le virus.
Dans les écoles, où les cours sont suspendus depuis le 16 mars, seuls les enfants du personnel soignant ou ceux dont les parents n’ont aucune possibilité pour les faire garder sont accueillis et encadrés par des garderies centralisées. Les cours d’écoles sont désertes.
Petit a petit des solutions se mettent en place pour les entreprises, les personnes en difficulté, les écoles. La solidarité s’organise rapidement et les initiatives citoyennes naissent de toute part pour apporter de l’aide à ceux qui en ont le plus besoin.
Des plateformes d’échanges naissent, des particuliers et des start-ups se mobilisent pour tenter de proposer des solutions concrètes, des ingénieurs tentent d’apporter leur pierre à l’édifice pour pallier le manque de matériel des hôpitaux. Les autorités bruxelloises tentent avec plusieurs partenaires de fabriquer 100.000 masques avec l’aide des habitants.
Beaucoup de Belges confinés et parfois en chômage temporaire s’occupent en suivant des tutos sur Internet. Ils surfent sur les réseaux sociaux, occupent les plateformes de streaming qui proposent films et séries, certains recréent des apéros virtuels pour échanger avec leurs proches. Les applications de vidéoconférence font un véritable carton. Les volumes de données échangées explosent.
Le soir à 20 heures, des citoyens se mettent à leurs fenêtres et balcons pour saluer le travail du personnel médical mais aussi de tous ceux qui sont mobilisés sur le terrain. Des travailleurs de l’ombre devenus des maillons essentiels de la lutte contre le virus. Les applaudissements et bruits de casseroles qui leur sont adressés sont parfois timides au début. Ils prennent vigueur localement.
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La Belgique doit faire front. Car on le sait déjà à ce moment, il faudra tenir. Pour combien de temps ? C’est plus flou, mais très vite les mesures de confinement sont prolongées.
La situation sanitaire belge n’évolue pas assez vite. Le pays compte 9134 cas et le nombre de décès est de 353.
Le 27 mars, Sophie Wilmès s’adresse à nouveau aux Belges. Le ton se fait plus dur car certains ne respectent pas les consignes. Les mesures de contrôles sont renforcées. Les mesures de confinement sont maintenues jusqu’au 19 avril, au minimum.
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La première préoccupation, ce sont les soins de santé. L’évolution de la situation de l’épidémie de coronavirus et la capacité du monde médical à y faire face sont désormais la clé de voûte qui déterminera la durée et la rigueur des mesures drastiques imposées aux citoyens.
En clair, il faut "aplatir la courbe" du nombre de personnes contaminées pour éviter une saturation des structures hospitalières.
Dans les hôpitaux justement, les équipes s’organisent pour étendre leurs capacités à prendre en charge des patients atteints par le virus. Le personnel soignant se mobilise malgré les difficultés.
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Mais malgré l’enthousiasme, de nombreuses questions naissent sur les moyens dont dispose le personnel pour se protéger et faire face à la vague qui déferle.
Le 30 mars, c’est avec beaucoup d’émotion qu’Emmanuel André annonce lors du traditionnel point quotidien le décès d’une jeune fille de 12 ans.
La gorge nouée, le porte-parole interfédéral de la lutte contre le Covid-19 explique devant la presse qu’il s’agit d’un "événement très rare et qui nous bouleverse". C’est le premier décès dans cette tranche d’âge. Jusqu’ici l’une des plus jeunes victimes était une infirmière du Limbourg âgée de trente ans.
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Et puis il y a ces livraisons de masques, pourtant indispensables, qui connaissent des ratés. Le gouvernement est pointé du doigt et la colère gronde.
Chaque jour, le nombre de personnes contaminées augmente. Les décès sont de plus en plus nombreux.
Bonne nouvelle début avril, le nombre de nouveau cas détectés quotidiennement se stabilise. Plutôt que de parler de pic de l’épidémie, les spécialistes estiment que l’on a atteint un "plateau". Les hospitalisations commencent à diminuer. Mais le nombre de décès, lui, continue d’augmenter sensiblement.
Ce 7 avril, le nombre d’infections et de décès dans les résidences pour personnes âgées, méconnus jusqu’ici, vient gonfler les chiffres. La Belgique comprend peu à peu que dans les maisons de repos, la situation est critique.
Manque de matériel de protection, manque de tests, difficulté d’organisation, un personnel qui s’épuise, certains établissements n’arrivent plus à faire face. L’armée est même appelée dans certains cas en renfort et intervient dans plusieurs maisons de repos.
À Jette, des brancardiers viennent prêter main-forte au personnel débordé depuis le début de la crise. Un personnel, en première ligne auprès d’une population à risques, également frappé par l’absentéisme lié à la maladie.
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Et puis, près d’un mois après le début du confinement, les hospitalisations continuent de baisser. Les masques de protection qui faisaient défaut arrivent au compte-gouttes mais ils en manquent toujours.
La capacité d’effectuer des tests augmente peu à peu et ils se généralisent, notamment dans les résidences pour seniors.
Le 12 avril, le ministre en charge de l’approvisionnement en matériel médical durant la crise du coronavirus Philippe De Backer trouve un accord avec les ministres régionaux. Les résidents et le personnel de l’ensemble des maisons de repos seront testés. 210.000 tests doivent arriver en trois semaines pour détecter les cas de Covid-19. C’est un pas important pour contenir la pandémie qui frappe particulièrement les personnes fragiles physiquement.
Cependant, la situation reste très délicate et le nombre de décès, même s’il se stabilise, reste élevé. Le mot "déconfinement" est dans toutes les conversations, mais c’est encore trop tôt. Il faudra patienter. Si certains pays entament déjà ce processus, la situation belge reste préoccupante et le risque de reprendre les activités trop vite est élevé.
Comme attendu, le 15 avril, les mesures de confinement sont prolongées. Les Belges doivent poursuivre leur effort au moins jusqu’au 3 mai. Les personnes en maison de repos vont pouvoir recevoir la visite de l’un de leurs proches, ce qui est loin de faire l’unanimité.
Premier assouplissement, les jardineries et magasins de bricolages vont pouvoir rouvrir afin de relancer leur activité et permettre aux citoyens de s’occuper alors qu’ils sont bloqués chez eux depuis près d’un mois.
Un mois au cours duquel le pays a tourné au ralenti, s’est métamorphosé. Un mois qui a changé la vie de tous les citoyens, questionnés dans leurs modes de vie et leurs choix de société.
Des citoyens qui ont aussi prouvé leur capacité à être solidaires et créatifs face à l’adversité. Des qualités de résilience qui resteront indispensables pour surmonter la crise.
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