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Laurence Bibot, Je playback : " Ça va être une immersion dans l'autre !"

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Par Christine Mathot/La Première

Laurence Bibot nous revient avec un spectacle atypique ! Parée de ses perruques, elle s’amuse à devenir d’autres femmes à l’aide d’archives télévisuelles qu’elle sélectionne pour notre plus grand plaisir. Mais comment résumer ce nouveau projet Je Playback ? Elle répond : " ça va être une immersion dans l’autre! "

Après les avoir livrés sur les réseaux sociaux puis rassemblés au Musée de la Photographie de Charleroi à l’occasion de l’exposition " Studio Madame ", c’est désormais sur scène qu’elle propose de (re)découvrir ses playbacks !  Un spectacle à voir au Wolubilis les 13 et 14 avril.

A l'origine du spectacle

L’histoire des playbacks de Laurence Bibot a débuté sur Instagram. C’est en visionnant des archives remasterisées de la télévision belge sur la SONUMA et Auvio que l’idée a germé. " Et puis, je m’ennuyais – je crois qu’on ne parle pas assez des vertus de l’ennui – et j’ai commencé à doubler comme ça. Ça m’a semblé très créatif et j’ai fait un premier playback sans penser au lendemain.(...)Aujourd’hui, j’ai plus de 180 playbacks."

Comment sélectionner les archives ?

N’ayant que trente secondes pour s’exprimer à travers ces femmes, le travail de sélection des archives pourrait sembler laborieux. Pourtant, Laurence Bibot confie qu’il faut que ces témoignages lui parlent, l’amusent et la touchent. Elle aime observer les gens et est fascinée par la manière dont ils s’expriment, bougent, cachent leurs émotions ou les montrent. "Il y a une multitude de choses infimes qui, a priori, semblent sans importance mais une fois passées à la loupe, peuvent nous en dire beaucoup plus que ce qu’on pensait."

Comment incarner le personnage ?

"Je l’observe, je réécris le texte, je la regarde plusieurs fois pour la comprendre et arriver à la doubler sans lire mon texte. (...)Ensuite, c’est très étrange, mais je rentre dans le personnage. Je vais trouver la perruque qui lui ressemble, je choisis des vêtements similaires aux siens. Je ne vais plus faire une analyse un peu froide et distante. Je vais l’incarner durant quelques heures."

Même si ce sont des objets de curiosité, Laurence Bibot essaye néanmoins d’être honnête et de leur rendre justice. L’idée n’est pas de les disséquer mais de les regarder tellement longtemps et tellement fort, qu'elle a l’impression d’entrer dans leur tête.

C’est jouissif d’être quelqu’un d’autre !

 

L'image de la femme dans les médias

À travers les femmes incarnées dans "Je playback", Laurence bibot retrace l’évolution de la perception de la femme à la télévision depuis les années '60 jusqu’aux années '80.

Pour elle, "la télé des années 60-70 était une télévision encore très masculine. Ce sont aussi souvent des paroles de femme qu’on n’entendrait plus aujourd’hui. " Ce fil rouge qu’est l’évolution de l’image de la femme dans notre société n’était pas le but de Laurence Bibot.

Et que penser alors de cette évolution ? Est-ce mieux d’être une femme médiatique et dans les médias en 2023 ? "Une femme médiatique, je ne sais pas mais, une femme dans les médias, c’est peut-être encore différent. Heureusement aujourd’hui, depuis MeeToo, il y a une espèce de changement radical et assez brutal qui fait qu’on ne peut plus faire les mêmes choses qu’avant. Vraiment. Et, on le sent dans les paroles. D’ailleurs, toutes et tous, nous marchons sur des œufs car nous essayons de faire attention."

Un spectacle drôle, absurde et mélancolique

Laurence Bibot décrit elle-même ce spectacle comme étant drôle, absurde et mélancolique. Pourquoi ? "Je crois que c’est le rapport aux archives qui est mélancolique. Et puis, c’est surtout mon état à moi (...)La mélancolie vient du passé et les femmes que j’incarne ne sont peut-être plus là. Je les prends à un moment où elles étaient jeunes et belles et ne le sont peut-être plus"

Un message à travers son nouveau spectacle ? " Je pense que c’est à chacun d’y trouver ce qu’il a envie. C’est plus un constat des choses qui évoluent.(...) Après, il y a clairement des choses qui sont là car elles me font rire ! "

"Je playback" n'est ni un one-woman-show ni un documentaire ni même un spectacle playback. 

Infos et réservations sur le site du Wolubilis.

Article réalisé grâce à l'interview de Marie-Gaëlle Van Snick.

Laurence Bibot était invitée dans l'émission Le Mug le 20/03

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