L’ASBL Coordination et initiatives pour réfugiés et étrangers (CIRé) a appelé lundi l’Union européenne et la Belgique, en particulier, à prendre leurs responsabilités face à la situation de centaines de milliers d’Afghans qui ont dû fuir leur pays au cours des dernières années et ceux qui y sont restés bloqués depuis la prise de pouvoir des talibans. "La solidarité envers les réfugiés afghans est inexistante", dénonce l’organisme.
Selon le CIRé, l’Union européenne fait tout "pour ne pas devoir accueillir les personnes en besoin de protection, subventionner les pays voisins pour qu’ils le fassent et poursuivre la politique d’externalisation".
Si la Belgique a pu évacuer plus de 1400 personnes de Kaboul, le CIRé rappelle que de nombreuses personnes en danger sont restées bloquées en Afghanistan ou dans les pays limitrophes.
Pourtant, les procédures "normales" de l’Office des étrangers restent de mise, déplore-t-il. "On annonce qu’il n’y aura pas de 'traitement de faveur' pour les Afghans, et qu’il n’est pas envisageable que les demandes soient introduites depuis la Belgique par une personne de référence", indique l’ASBL. "Peu importe qu’il n’y ait pas de poste diplomatique belge en Afghanistan, que pour atteindre l’ambassade à Islamabad il faille franchir une frontière bloquée par les talibans. Peu importe que les documents exigés soient impossibles à obtenir en Afghanistan, ou qu’il faille attendre des mois la réponse à une demande de regroupement familial ou de visa humanitaire, sans certitude."
Pour le CIRé, "la Belgique a pourtant des obligations", soit celle "de protéger la vie et la dignité humaine et de respecter le droit d’asile". Le gel des expulsions vers l’Afghanistan n’est pas suffisant, affirme l’ASBL.